CIVEL Edouard

Cette thèse étudie la valeur de l'information dans le contexte de l'économie des bâtiments verts, en combinant des approches théoriques, empiriques et expérimentales. Tout d'abord, la perception du Certificat de Performance Energétique est étudiée à travers une expérience de terrain artefactuelle sur un échantillon représentatif de la population française. Nous mettons en évidence une efficacité cognitive mitigée pour le label. Une partie significative de la population l'ignore, mais des sujets attentifs utilisent le label pour réviser leurs croyances antérieures sur la qualité de l'énergie. Deuxièmement, nous fournissons des preuves de la capitalisation de cette information dans les prix de l'immobilier dans deux régions françaises. Les maisons à faible consommation présentent, toutes choses égales par ailleurs, une prime verte significative qui correspond aux estimations technico-économiques des coûts de rénovation associés. Cependant, malgré cette " valeur verte ", le rythme des rénovations énergétiques reste lent sur le marché français : l'information sur l'étiquette énergétique ne réduit pas l'incertitude sur les résultats du processus de rénovation. Dans un troisième temps, nous montrons à travers un modèle d'option stratégique que le manque d'informations fiables sur la qualité des rénovations peut retarder les décisions d'investissement, voire inhiber leur diffusion. Récemment, plusieurs innovations ont ouvert la possibilité de produire des informations fiables sur la qualité dans l'industrie du bâtiment. Enfin, quatrièmement, nous explorons, à l'aide d'une expérience en laboratoire, la volonté de payer des gens pour obtenir des informations. Sa magnitude s'avère être significativement plus élevée que la valeur théorique de l'information. Néanmoins, l'information sur les prix a des effets globalement mitigés sur les comportements, induisant une réflexion plus stratégique mais aussi certains biais cognitifs. Une conception minutieuse des marchés de l'information est donc nécessaire.