L'abandon de la gestion forestière importe-t-il plus que les caractéristiques de l'habitat pour les carabes ?

Auteurs
  • TOIGO Maude
  • PAILLET Yoan
  • NOBLECOURT Thierry
  • SOLDATI Fabien
  • GOSSELIN Frederic
  • DAUFFY RICHARD Emmanuelle
Date de publication
2013
Type de publication
Article de journal
Résumé Les réserves forestières non gérées sont conçues pour préserver ou restaurer la biodiversité typique des forêts, comme les espèces forestières spécialisées ou à dispersion limitée. Pourtant, certains groupes d'espèces pourraient être plus dépendants de caractéristiques spécifiques de l'habitat que de la gestion forestière en soi. Nous avons donc étudié l'influence respective de l'abandon de la gestion forestière et des caractéristiques de l'habitat sur les carabes dans six forêts françaises comprenant des zones gérées et non gérées (85 parcelles). Nous avons émis l'hypothèse de réponses contrastées de la richesse en espèces de carabes en fonction des traits écologiques et d'histoire de vie (affinité avec l'habitat, capacité de dispersion, régime alimentaire et affinité avec l'humidité). L'abandon de la gestion n'a favorisé que deux groupes écologiques : les spécialistes de la forêt et les espèces des zones ouvertes. Pour les autres groupes, l'abandon de la gestion n'était pas le principal facteur. La surface terrière et l'activité de l'humus - respectivement des approximations de la fermeture de la canopée et de l'approvisionnement en nourriture - ont augmenté la richesse totale en espèces et la richesse de quatre groupes écologiques (espèces forestières, sans ailes, indifférentes à l'humidité et carnivores). Les variables à petite échelle, comme la structure de la végétation au sol, ont le plus influencé les généralistes de l'habitat, les espèces ailées, hygrophiles et xérophiles. L'effet de l'abandon de la gestion forestière a pu être limité soit parce que les réserves que nous avons étudiées ont été mises en réserve trop récemment (il y a 15-45 ans), soit parce que l'exploitation dans les forêts gérées était relativement extensive (pas de coupe à blanc ni de récolte de rémanents). Nous soulignons l'importance de prendre en compte la structure des peuplements pour planifier la conservation de la biodiversité dans les forêts gérées.
Éditeur
Elsevier BV
Thématiques de la publication
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