Profils de santé des immigrés en France en fonction du sexe : Tabac, alcool, obésité et santé déclarée.

Auteurs
Date de publication
2020
Type de publication
Article de journal
Résumé Contexte : jusqu'à présent, peu d'attention a été accordée aux différences entre les sexes dans la santé des migrants par rapport aux natifs. Dans cette étude, nous examinons le profil de santé des plus grands groupes d'immigrés en France métropolitaine, en considérant plusieurs indicateurs de santé et avec un intérêt particulier pour les modèles genrés. Méthodes : Les données proviennent de l'enquête Baromètre santé 2017 représentative de la France métropolitaine. Un sous-échantillon de 19 857 individus âgés de 18 à 70 ans a été analysé à l'aide d'une régression de Poisson modifiée, et des estimations du rapport de risque (RR) ont été fournies pour les différents groupes de migrants concernant la consommation d'alcool, le tabagisme actuel, l'obésité et la santé autodéclarée moins bonne, en ajustant sur l'âge et le niveau d'éducation. Résultats : Aucun des groupes d'hommes migrants ne diffère des natifs en termes de santé déclarée, et ils ont des comportements plus sains en matière d'alcool (hommes d'Afrique subsaharienne : 0,42 (0,29-0,61)) et du Maghreb : 0,30 (0,1-0,54)) et de tabagisme (hommes d'Afrique subsaharienne : 0,64 (0,4-0,84)), avec une obésité moins fréquente (hommes du Maghreb : 0,61 (0,3-0,95)). Ces derniers déclarent en revanche plus fréquemment un tabagisme actuel (1,21 (1,0-1,46)). Chez les femmes, les groupes originaires d'Afrique sub-saharienne (1,42 (1,1-1,75)) et du Maghreb (1,55 (1,3-1,84)) déclarent plus fréquemment être en moins bonne santé. Des comportements plus sains sont retrouvés pour l'alcool (femmes des DOM : 0,38 (0,1-0,85)) et du Maghreb : (0,18 (0,0-0,57)) et le tabagisme actuel (femmes d'Europe du Sud : 0,68 (0,4-0,97), d'Afrique subsaharienne : 0,23 (0,1-0,38) et du Maghreb : 0,42 (0,2-0,61)). A l'inverse, certaines étaient plus fréquemment obèses (femmes des départements d'outre-mer : 1,79 (1,2-2,56) et d'Afrique subsaharienne : 1,67 (1,2-2,23)). Dans ces deux derniers groupes originaires d'Afrique, on observe un excès relatif masculin pour le tabac plus important que chez les natifs (rapports hommes/femmes de respectivement 2,87 (1,6-5,09) et 3,1 (2,0-4,65) vs 1,13 (1,0-1,20)) et un excès féminin pour l'obésité (0,51 (0,2-0,89) et 0,41 (0,2-0,67)) contrairement aux natifs (1,07 (0,9-1,16)). Le désavantage féminin en termes de santé déclarée moins bonne est plus prononcé chez les migrants du Maghreb que chez les natifs (0,56(0,4-0,46) vs. 0,86 (0,8-0,91)). Conclusion : En considérant un ensemble de quatre indicateurs de santé, nous fournissons des preuves pour des modèles de genre distincts parmi les immigrants en France. Les hommes immigrés ont un profil comportemental sain par rapport aux natifs et ne présentent aucun désavantage en matière de santé. Les femmes immigrées présentent un profil plus hétérogène, avec un désavantage sanitaire pour les groupes non occidentaux originaires d'Afrique. La contribution à cette discordance des facteurs socio-économiques et des relations entre les sexes doit être étudiée.
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MDPI AG
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