Etude du volet "mobilisation" du plan de solidarité nationale faisant suite aux dommages causés aux forêts par le passage de la tempête Klaus du 24 janvier 2009.

Auteurs
  • GARCIA Serge
  • CAURLA Sylvain
  • MONTAGNE HUCK Claire
  • NIEDZWIEDZ Alexandra
Date de publication
2013
Type de publication
report
Résumé Nous avons analysé les impacts économiques de la mise en place du plan chablis après la tempête Klaus en 2009 à l’aide d’un modèle représentant la filière forêt-bois française (FFSM). Pour cela, nous avons modifié le modèle initial afin d’inclure une représentation du stockage des bois chablis et de l’offre des bois chablis. Dans un premier temps nous avons comparé un scénario sans tempête avec un scénario avec tempête et sans plan et avec un scénario avec tempête et avec plan. Il apparait que sous l’hypothèse d’une non dégradation du bois en forêt, le plan tel qu’il a été mis en place a favorisé le stockage par rapport à une situation sans plan qui conduit au contraire à augmenter la consommation directe et, dans une moindre mesure, l’export. Néanmoins, et c’est la deuxième conclusion, le plan tel qu’il a été mis en place semble avoir accéléré la mobilisation quelle que soit la destination du bois (stockage, consommation directe, export). C’est une conclusion importante dans la mesure où, si l’on fait l’hypothèse qu’une partie des bois est dégradé en forêt, cette accélération de la mobilisation évite des pertes économiques. Pour un taux de dégradation de 5% par an, on a ainsi vu que le plan entraînait une augmentation en valeur absolue du volume mobilisé pour toutes les destinations par rapport à une situation sans plan. Troisièmement, du point de vue du surplus global, le modèle met en évidence que le plan chablis tel qu’il a été mis en œuvre a été bénéfique puisque, quelle que soit l’hypothèse de dégradation des bois en forêt, la somme actualisée sur la période 2009-2020 du surplus économique total est positive. Néanmoins, il apparaît que la valeur du gain de surplus calculée par rapport à un scénario sans plan est très sensible à l’hypothèse de non-dégradation des bois. Un relâchement de cette hypothèse et la prise en compte d’un taux de dégradation des bois de 5% conduit à multiplier par 4 le gain de surplus global sur la période 2009-2020. Quatrièmement l’effet du plan sur les prix des bois en amont est limité sous l’hypothèse de non-dégradation. Cela s’explique par les valeurs relativement faibles des élasticités prix des fonctions d’offre de chablis mais également par l’effet du stockage dans le scénario avec plan qui tamponne la baisse des prix mais également sa remontée par rapport à un scénario sans plan. Il faut noter qu’en situation de marché imparfait , il est fort probable que les prix réagissent encore moins du fait des effets de captation des rentes économiques par un ou plusieurs groupes d’agents. Il faut également rappeler à ce niveau-là que FFSM est un modèle en équilibre partiel qui ne capte pas les effets macroéconomiques du plan. De même les effets conjoncturels (crise économique) ne sont pas inclus dans l’analyse. Néanmoins, FFSM modélise des prix largement au-dessus de 0, que ce soit dans le scénario avec ou le scénario sans plan. Il s’agit d’un résultat robuste aux analyses de sensibilité. Ce résultat signifie que le marché ne disparaît pas, même lorsqu’aucun plan n’est mis en place. Nous avons ensuite simulé des scénarios alternatifs au plan chablis tel qu’il a été mis en place. Il apparaît qu’une réaffectation d’une partie des aides initialement allouées au transport vers le stockage conduirait à (1) limiter la baisse des prix de marché les années qui suivent la tempête, (2) augmenter le gain de surplus total et (3) baisser le gain de surplus associé à l’offre de chablis. Ces conclusions semblent relativement peu sensibles aux valeurs des élasticités de l’offre de chablis par rapport aux coûts calibrées de manière ad hoc. D’autre part, il apparaît qu’une aide au niveau des prix, sous la forme d’une subvention-prix à la mobilisation en amont, conduit à (1) renforcer le stockage et diminuer l’export et (2) augmenter le gain de surplus total par rapport à une aide au niveau des coûts telle qu’elle a été mise en œuvre dans le plan chablis. Le second point de cette conclusion semble peu sensible aux valeurs des élasticités mais le premier point semble au contraire très sensible à la valeur de ces mêmes élasticités et doit être considéré avec prudence.
Thématiques de la publication
  • ...
  • Pas de thématiques identifiées
Thématiques détectées par scanR à partir des publications retrouvées. Pour plus d’informations, voir https://scanr.enseignementsup-recherche.gouv.fr