L'heure des choix pour l'agriculture française.

Auteurs
Date de publication
2015
Type de publication
report
Résumé Malgré d'importantes subventions, le secteur agricole français affiche des résultats insatisfaisants à plusieurs égards : taux d'emploi en baisse, revenus en partie faibles, dégradation de l'environnement et baisse des performances commerciales. La profession met souvent en avant la complexité réglementaire et les coûts élevés de la main-d'œuvre comme principaux responsables. Mais les petites structures prédominantes, en particulier dans l'industrie en aval, la lenteur du progrès technique, le niveau de compétence inégal des exploitants, le manque de coordination entre les secteurs et les stratégies discutables de compétitivité hors prix ajoutent également au problème. Dans ce contexte, les politiques publiques manquent d'orientation claire, les différents outils poursuivant parfois des objectifs contradictoires. Aujourd'hui, la politique agricole a clairement besoin d'être recentrée sur des objectifs clés à long terme. La protection du capital naturel doit devenir un élément central de la politique agricole. Il s'agit à la fois d'une question environnementale et d'une condition de la réussite économique future de l'agriculture elle-même. Pour y parvenir, la politique doit être orientée vers le financement d'aménagements, tels que la qualité des sols, plutôt que de poursuivre des objectifs incertains avec des subventions indifférenciées. Les réglementations, qui fonctionnent actuellement de manière restrictive et peu efficace, doivent mieux cibler les résultats. Afin de créer les conditions nécessaires à une agriculture innovante, les innovations biologiques prometteuses et les données spatiales, qui deviennent stratégiques, ne doivent pas être laissées à quelques entreprises internationales. Il faut au contraire aider la recherche publique à orienter l'innovation, afin de garantir le respect des réglementations biologiques. Dans le même temps, la formation professionnelle continue des agriculteurs doit être renforcée en valorisant le rôle des outils numériques, des lycées agricoles et de l'enseignement supérieur. En ce qui concerne la stratégie française d'exportation, l'agriculture nationale devrait principalement s'appuyer sur un petit nombre de labels promouvant le contrôle des aliments, la traçabilité complète, l'absence d'antibiotiques et de produits d'amélioration de la croissance et le respect de l'environnement et du bien-être animal. Enfin, afin d'aider les agriculteurs exposés à la volatilité des marchés, des mesures telles que le lissage des impôts sur plusieurs années et le report des cotisations d'emprunt et de sécurité sociale, ainsi que l'accès à la couverture des risques, doivent être encouragées plus favorablement que les prix administrés et les subventions anticycliques. Au niveau de la Communauté européenne, les subventions contractuelles non transférables visant des biens publics ou ayant des objectifs sociaux devraient se substituer aux subventions surfaciques. Compétitivité, environnement et revenus ne sont pas nécessairement incompatibles dans l'agriculture. Toutefois, une réorientation majeure des politiques est nécessaire pour les concilier.
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