Marchés dérivés de l'électricité et hypothèse de Samuelson.

Auteurs Date de publication
2014
Type de publication
Article de conférence
Résumé Après avoir été considérée comme un bien public pendant des décennies, l'électricité est désormais considérée comme une marchandise négociable dans la plupart des pays développés. Depuis leur lancement il y a vingt ans, les marchés dérivés de l'électricité affichent une hausse soutenue de leurs volumes de transactions. Même si ces marchés sont encore récents, on dispose aujourd'hui de suffisamment d'informations pour comprendre précisément leur fonctionnement et les comparer aux autres marchés de matières premières traditionnelles. En outre, il est courant d'affirmer, dans la littérature sur les marchés dérivés de matières premières, que le comportement des prix à terme est caractérisé par l'"hypothèse de Samuelson" (Samuelson, 1965), c'est-à-dire par la présence d'un modèle décroissant de volatilités le long de la courbe des prix. Une connaissance plus approfondie de l'hypothèse de Samuelson est nécessaire pour les agents industriels et financiers ainsi que pour les autorités de régulation. Les opérateurs traditionnels de couverture sur les marchés des matières premières sont les producteurs, les transformateurs industriels et les sociétés de négoce. Ils utilisent les marchés à terme pour couvrir leur exposition physique à l'actif sous-jacent. La prise en compte de l'effet Samuelson pourrait avoir un impact sur le choix de leur horizon de couverture. De plus, la volatilité est l'un des paramètres les plus importants dans la fixation du prix des options. Dès que le cadre d'une volatilité constante, comme dans le modèle de Black et Scholes, est assoupli, l'effet Samuelson doit être pris en compte. Enfin, l'impact sur l'échéance concerne les chambres de compensation et les autorités réglementaires lorsqu'elles fixent les exigences de marge et réfléchissent aux expositions aux risques. Les exigences de marge, qui protègent contre le risque de défaut de crédit de la contrepartie, sont fonction du risque du contrat sous-jacent, pour lequel une approximation pourrait être la volatilité. Malgré quelques débats sur les mesures statistiques, cette hypothèse a trouvé un large soutien empirique. Pourtant, à notre connaissance, une de ses implications empiriques n'a jamais été proposée ni testée : si Samuelson a raison, alors les chocs de prix émergeant sur le marché physique devraient se propager en direction du marché papier. La première contribution de ce papier est de combler cette lacune. Deuxième contribution : jusqu'à présent, la validation de l'hypothèse de Samuelson n'a jamais été envisagée dans le cas des marchés à terme de l'électricité. Pourtant, le caractère non stockable de cette marchandise soulève des questions intéressantes.
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