Obstacles à l'adoption des dépistages du cancer du sein, du col de l'utérus et du cancer colorectal : que reste-t-il à accomplir par les programmes nationaux français ?

Auteurs
Date de publication
2014
Type de publication
Article de journal
Résumé Contexte : En France, l'égalité d'accès au dépistage a été l'un des axes des politiques publiques mises en œuvre entre 2009 et 2013 (plan national cancer). Notre objectif dans cette étude était d'analyser les freins et les leviers au recours au dépistage du cancer du sein, du col de l'utérus et du cancer colorectal et leurs évolutions dans le temps. Méthodes : A partir des données représentatives de l'enquête française sur les soins de santé et l'assurance maladie (trois enquêtes transversales indépendantes : 2006, 2008 et 2010), des régressions logistiques multivariées ont été utilisées pour modéliser l'association entre le non-recours au dépistage des trois cancers et différentes variables indépendantes. Ensuite, des interactions avec les variables muettes de l'année d'enquête ont permis d'estimer l'évolution des déterminants de ces dépistages de cancer dans le temps. Résultats : Alors que les incitations au dépistage ont été renforcées au cours de la période considérée, les dépistages du cancer du col de l'utérus et du sein ont diminué, et les dépistages du cancer colorectal ont fortement augmenté (de 18,2% (IC 95% = [17,0-19,4]) en 2006 à 38,9% (IC 95% = [37,4-40,5] en 2010. Les sous-utilisateurs des trois dépistages du cancer étaient principalement des ouvriers non qualifiés (OR col de l'utérus = 1,64 [1,38-1,95]), des personnes n'ayant pas de complémentaire santé (OR sein = 2,05 [1,68-2,51]), ou des personnes ayant une complémentaire santé gratuite et ayant plus rarement recours aux soins ambulatoires. Par ailleurs, les personnes déclarant soit des comportements à risque, à savoir de gros fumeurs (OR colorectal = 1,70) et des buveurs à risque (OR col de l'utérus = 1,42), soit des comportements très sûrs, à savoir ni fumer ni boire, sous-utilisaient les dépistages. Malgré la mise en place de programmes nationaux de dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal, les disparités et les inégalités de recours au dépistage n'ont pas diminué au cours de la période d'étude. Conclusions : Ces résultats démontrent la nécessité d'efforts supplémentaires de prévention primaire ciblant les sous-utilisateurs identifiés en se concentrant, par exemple, sur les personnes ayant un mode de vie très sain. Les autorités sanitaires pourraient également intensifier leurs efforts pour promouvoir un meilleur accès au dépistage pour les personnes les plus défavorisées.
Éditeur
BioMed Central
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