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Grégoire Gauthier-Noel (assistant de recherche)
Le travail de recherche de Grégoire Gauthier-Noel pour la Chaire Énergie et Prospérité consistera à développer un cadre théorique nouveau permettant de réconcilier la théorie macroéconomique avec la thermodynamique, en modélisant l’économie comme une structure dissipative hors-équilibre en interaction avec son environnement. Le modèle s’inspirera des travaux déjà publiés par la Chaire (Bovari et al. (2018a,b) et Bovari et al (2020). Il mettra l’accent sur la dépendance des processus économiques vis-à-vis des flux d’énergie et de matière entrants, pour sa croissance et sa complexification. Il mettra également en évidence l’impact de la pression anthropique exercée par ses flux sortants sur l’environnement et, par suite, son rétro-impact sur l’économie. L’intensité métabolique de la structure dissipative décrite sera comparée à certains indicateurs macroéconomiques, comme le produit intérieur brut ou la productivité du capital. Sa complexification sera mise en relation avec des indicateurs du progrès technique. L’enjeu sera d’étudier la durabilité de la structure métabolique compte tenu de la finitude des ressources, en particulier des prochains pics d’extraction miniers qui seront vraisemblablement franchis dans le futur proche (phosphate, cuivre). Il consistera également à évaluer sa capacité à absorber ou se remettre de perturbations exogènes liés notamment aux événements climatiques extrêmes. Les travaux comprendront des tests de calibration empirique sur l’économie des Etats-Unis.
Emeline Baudet (chargée de recherche)
Ce travail de recherche s’intéresse aux lieux d’enseignement supérieur qui placent l’écologie au cœur de leurs curricula et de leurs pratiques pédagogiques, les écocampus. Cela passe par l’insertion de composantes académiques fondamentales pour l’étude des interactions entre humains et non-humains (environnement biologique et physique), souvent mises de côté ou ravalées à l’état d’options dans les enseignements traditionnels. Le rôle joué par les ressources naturelles et la production énergétique peut ainsi faire l’objet de modules dédiés, comme c’est le cas au Sustainability Institute (SI) en Afrique du Sud. Sur le plan économique, l’importance des flux énergétiques dans les modèles de croissance est également mise en relief.
À une autre échelle, ces écocampus ont pour particularité d’offrir aux étudiants un cadre matériel en phase avec les cours qui s’y déroulent. Les locaux sont ainsi conçus de manière à être le plus soutenable possible d’un point de vue écologique. Les transports individuels sont minimisés, les aliments cuisinés et consommés proviennent de fermes environnantes et l’eau est recyclée autant que possible. D’autre part, l’électricité utilisée sur ces campus est souvent générée à partir d’énergies renouvelables.
A Georgetown University, de gros efforts sont menés au sein du Georgetown Environmental Justice Program (GEJP) pour « verdir » le campus de Washington et le rendre carbon-zero d’ici 2030. Ces recherches seront conduites en étroite coordination avec le GEJP, afin d’évaluer l’impact de ces travaux sur la soutenabilité plus générale du campus.
Notre travail de recherche consistera tout d’abord en une revue de littérature qui visera à établir les critères définissant un écocampus. Seront pris en compte les contenus académiques, les méthodes pédagogiques et les infrastructures propres à chaque site. Cette revue s’appuiera sur une sélection d’initiatives menées sur différents continents.
Il donnera ensuite lieu à une publication mettant en lumière les axes stratégiques privilégiés afin de transformer des campus dits traditionnels en écocampus. Cette boîte à outils identifiera les leviers d’action qui, en fonction des spécificités locales et des contextes culturels, s’avèreront adéquats pour repenser les infrastructures et les contenus académiques.
Paul Valcke (chargé de recherche) et Hugo Martin (chargé de recherche)
L’objectif de ce projet est de développer les modèles macro-économiques adaptés au couplage avec les questions climatiques et d’inégalités en partant de la première version mise au point par le département de recherche de l’AFD (Agence Française de Développement). L’impact anthropique, et le changement climatique en particulier, modifie tous les environnements dans lesquels vivent les humains. Si elle est souvent réduite à l’élévation de la température moyenne spatio-temporelle dans le public, les fluctuations de température, les événements extrêmes et la désertification agricole, impactent fortement notre environnement économique. La plupart des modèles de couplage entre l’économie et le climat minimisent les dommages en ne considérant que des valeurs moyennes. La notion de contraintes dans les ressources et de la fluctuation à terme est difficile à prendre en compte dans ces modèles non spatiaux avec peu de secteurs couplés. Si de telles hypothèses sont acceptables pour la plupart des sujets économiques, la spécificité du changement climatique nécessite une « spatialisation » du modèle macro-climatique, à la fois en termes géographiques et en termes de revenus (ce sont majoritairement les hauts revenus qui sont responsables des émissions et les plus faibles revenus qui en sont les victimes).
Notre principale question est la suivante : comment la localité du changement climatique va-t-elle avoir un impact sur les différentes régions économiques du monde ? Le couplage entre Gemmes et le modèle climatique ILoveClim sera complété par la spécification des échanges monétaires et de ressources entre les zones économiques, puis par celui d’un modèle de migration humaine induite par les conditions environnementales et économiques.