+ Ajouter à ma sélection Les traders algorithmiques gagnent davantage que les autres traders 21 Avr. 2017 Actualités #trading-haute-frequence Le poids du Trading Haute Fréquence (THF) est désormais majoritaire sur les marchés financiers. Il représente 60% des échanges sur Euronext et près de 90% aux États-Unis, suscitant de nombreuses problématiques pour les régulateurs. Comment se comporte les traders haute fréquence sur les marchés ? Quels sont leurs impacts ? Comment les réguler ? Ces interrogations ont été soulevées au cours de la Matinale de la Recherche du jeudi 20 avril, organisée à Paris par Toulouse Business School (TBS), intitulée : « Quel avenir pour le Trading Haute Fréquence ? ». Laurent Germain, professeur de finance à TBS et auteur de nombreux articles de recherche sur le THF, ainsi que Robin Bringuier, surveillant de marché chez Euronext ont livré leurs regards croisés entre académique et praticien. Une modélisation inédite dans la littérature Après avoir rappelé que le THF était un thème de recherche relativement récent, datant des années 1980, tout en étant très poussé, Laurent Germain a présenté son dernier article scientifique, dans lequel il a développé une modélisation inédite dans la littérature financière. Ce modèle de concurrence permet de calculer les profits entre les traders algorithmiques et les autres. Sans surprise, les résultats de ces travaux font apparaître un avantage indéniable du THF par rapport aux traders traditionnels (gestionnaires de fonds, petits porteurs) : « La vitesse de trading accélère la liquidité des marchés, mais elle réduit les profits des traders lents. Ces derniers doivent privilégier des stratégies à plus long terme, car ils ne peuvent pas concurrencer le THF sur les transactions infra-journalières », a déclaré l’enseignant-chercheur. Le THF ne joue pas qu’un rôle de teneur de marché Si les traders algorithmiques sont les principaux teneurs de marché du CAC 40 durant les journées de cotation, ils se retirent en période d’incertitude et de volatilité élevée : «Les acteurs du THF évitent les périodes inconnues, comme lors des publications des statistiques européennes à 14h30 et américaines à 16h. Après ces annonces, ils passent de teneurs de marché à opportunistes. En moyenne, ils consomment plus de liquidité qu’ils en apportent », a affirmé Robin Bringuier, surveillant de marché chez Euronext, dont le rôle avec son équipe est d’analyser les manipulations en temps réel, afin de contribuer à un marché juste et ordonné. La directive MIF 2 permettra d’identifier les ordres passés par le THF Actuellement, le THF est encadré par la directive MIF 1, qui n’impose pas de différenciation entre les ordres passés par des humains et ceux générés par des algorithmes. À partir de janvier 2018 et l’entrée en vigueur de la directive MIF 2, les ordres émis par le THF seront identifiés, ce qui permettra aux chercheurs d’analyser davantage leurs impacts sur les marchés financiers.