CHUSSEAU Nathalie

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Partant du diagnostic que l'Allemagne a obtenu de meilleurs résultats économiques que la plupart des pays avancés depuis le milieu des années 2000, nous proposons un modèle d'équilibre général pour répondre aux deux questions suivantes : Pourquoi en est-il ainsi et l'expérience allemande est-elle applicable aux autres pays de l'UE ? Alors qu'un grand nombre d'observateurs expliquent la compétitivité allemande par les réformes du marché du travail mises en œuvre de 2003 à 2005 (lois Hartz), nous suggérons que (i) les gains de compétitivité sont essentiellement dus aux délocalisations et (ii) les réformes du marché du travail ont ensuite réduit le chômage lié aux délocalisations en diminuant le salaire de réserve, créant ainsi des emplois peu qualifiés dans les services non échangeables. Ces réformes ont également renforcé les inégalités déjà générées par les délocalisations. Contrairement à l'explication traditionnelle basée sur les réformes Hartz, les résultats et les simulations de notre modèle correspondent bien à la séquence des faits observés. Cette expérience pourrait être étendue à d'autres pays de l'UE, mais avec un coût plus élevé et une efficacité moindre. Enfin, comme la réduction du chômage repose sur l'extension des services non échangeables, nous suggérons des politiques alternatives permettant d'atteindre le même objectif sans accroître les inégalités.

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Dans le cas de la France, nous analysons les changements (i) dans la prime de compétence liée à chaque niveau d'éducation et (ii) dans l'impact de la compétence et du revenu des parents sur le niveau d'éducation de leurs enfants. Pour ce faire, nous construisons un modèle théorique qui est ensuite estimé. Nos calculs révèlent tout d'abord (i) un déclin critique de la prime de compétence du baccalauréat par rapport au niveau de compétence le plus bas, et (ii) une augmentation des primes de compétence de l'enseignement supérieur par rapport au baccalauréat, qui n'est toutefois pas assez importante pour éviter la diminution de toutes les primes de compétence par rapport à la compétence la plus basse. Deuxièmement, nous constatons (i) une augmentation significative de l'impact des antécédents familiaux sur l'éducation des individus entre 1993 et 2003, qui découle essentiellement d'un impact plus important du revenu parental sur le niveau d'éducation, et (ii) une augmentation de l'impact des dépenses publiques sur l'éducation. Par conséquent, si l'inégalité a diminué au sein de la population active, le ralentissement de la mobilité intergénérationnelle pourrait inverser cette tendance à plus long terme. Ce phénomène pourrait toutefois être compensé par une augmentation des dépenses publiques d'éducation.

Cette analyse les interactions entre progrès technique et ouverture Nord-Sud pour l'explication de l'explication de l'accroissement des inégalités de salaire et d'emploi entre qualifiés et non qualifiés observées depuis vingt-cinq ans dans les pays industrialisés. Nous construisons un modèle d'équilibre général Nord-Sud avec croissance endogène visant à intégrer dans une approche unifiée les interactions entre l'ouverture Nord-Sud, l'informatisation des processus productifs, et la rémunération des facteurs. Ce modèle est simulé dans trois scénarios principaux : autarcie du Nord, ouverture concurrentielle Nord-Sud, ouverture avec un salaire minimum au Nord. Les résultats sont : - Le passage à l'ouverture concurrentielle entraîne une forte augmentation de la prime de qualification et un ralentissement du progrès technique et de la productivité. - Le salaire minimum crée du chômage chez les non qualifiés, mais augmente le progrès technique, la productivité, et le revenu réel par tête à long terme.