LAMBRECHT Stephane

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Ce travail de thèse a pour objectif d’étudier l’impact de l’introduction de la taxation des héritages sur la croissance et l’offre de travail, en considérant la diversité des transferts familiaux intergénérationnels. En effet, la transmission familiale peut être éducative, culturelle, patrimoniale, ou encore perçue comme un transfert en temps. Toutes ces formes de solidarités familiales génèrent des externalités, qui impactent différemment la croissance et l’offre de travail, ce qui peut affecter l’efficacité des politiques fiscales. Ainsi, l’impôt successoral réduit l’incitation à épargner mais peut accroître l’investissement éducatif ou les transferts en temps, ce qui peut affecter positivement la productivité des ménages et l’offre de travail. Nous développons ici des modèles théoriques à générations imbriquées avec altruisme envers les descendants. La thèse est composée de trois chapitres. Le premier chapitre permet d'étudier l’impact de la non-disponibilité de la dette publique sur la politique de redistribution intergénérationnelle mise en place par le gouvernement, en utilisant uniquement l'impôt sur les revenus du travail et l'impôt successoral. Il permet aussi d’analyser son effet sur la croissance économique et les transferts familiaux intergénérationnels, consistant en des legs et des dépenses d’éducation, en mettant en évidence le rôle central de la taxation de l’héritage. Le second chapitre propose un modèle avec legs et transferts de temps descendants, dont l’objectif est de montrer les différences entre la taxation de l’héritage et la taxation du capital de cycle de vie, sur le comportement des ménages. Nous montrons que l’utilisation de la taxation de l’héritage à la place de celle du capital peut être une reforme Pareto-améliorante, en fonction de l’effet de la réforme sur l’offre de travail. Enfin, le troisième chapitre s’intéresse aussi à la comparaison entre taxation du capital et taxation de l’héritage, dans un modèle où les dynasties sont différentes en termes de productivité et de niveau d'altruisme. Ce chapitre démontre qu’appliquer l'impôt successoral à la place de celui du capital, peut améliorer à long terme, le bien-être des moins altruistes et, dans certains cas, peut être Pareto-améliorante, si les ressources disponibles pour les plus altruistes augmentent avec la réforme.

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L'altruisme est l'une des explications données par les économistes pour rendre compte des transferts intergénérationnels au sein de la famille. Les parents s'intéressent au bien-être de leurs enfants et font jouer les solidarités intergénérationnelles en leur faveur. Dans les modèles macroéconomiques à générations imbriquées, l'instance où se développe l'altruisme est la dynastie. Cette thèse recentre l'étude des solidarités intergénérationnelles sur la famille. Par opposition aux échanges anonymes des marchés, les transferts privés au sein des familles sont caractérises par le non-anonymat provenant de la fréquence des contacts et du petit nombre de participants à ces contacts. L'économie à générations imbriquées est fait d'une suite de familles qui se succèdent au cours du temps. Cette conception des transferts intergénérationnels conduit à adopter une formulation de l'altruisme différente de l'altruisme dynastique de Barro. Au lieu de l'utilité du descendant, c'est le revenu qu'il perçoit durant la période de coexistence avec son ascendant qui entre dans la fonction d'utilité de ce dernier. Par opposition au modèle dynastique de Barro, cette conception de la famille et la spécification de l'altruisme qui en est induite forment les bases du modèle familial. Il peut y avoir une multiplicité d'équilibres stationnaires avec altruisme opérant, y compris en sur-accumulation (chapitre I). Les retraites sont neutres (chapitre II) mais la dette publique ne l'est pas dans la mesure où, contrairement aux retraites, elle modifie le revenu familial pris en considération par le chef de famille altruiste (chapitre III). Si on introduit les dépenses d'éducation consenties par les chefs de famille en faveur de leurs descendants, sous certaines conditions, il existe un niveau optimal des retraites qui maximise le taux de croissance de long terme de l'économie.