L'hésitation à l'égard du vaccin COVID-19 dans une population représentative en âge de travailler en France : une expérience d'enquête basée sur les caractéristiques du vaccin.

Auteurs
  • SCHWARZINGER Michael
  • WATSON Verity
  • ARWIDSON Pierre
  • ALLA Francois
  • LUCHINI Stephane
Date de publication
2021
Type de publication
Article de journal
Résumé CONTEXTE : Les sondages d'opinion sur les intentions de vaccination suggèrent que l'hésitation à l'égard du vaccin COVID-19 augmente dans le monde entier. Cependant, l'utilité des sondages d'opinion pour préparer des campagnes de vaccination de masse pour de nouveaux vaccins spécifiques et pour estimer l'acceptation dans la population d'un pays est limitée. Nous avons donc cherché à évaluer les effets des caractéristiques des vaccins, des informations sur l'immunité collective et des recommandations des médecins généralistes sur l'hésitation à se faire vacciner dans une population représentative en âge de travailler en France. MÉTHODES : Dans cette expérience d'enquête, des adultes âgés de 18 à 64 ans résidant en France, sans antécédents d'infection par le SRAS-CoV-2, ont été sélectionnés au hasard dans un panel de recherche d'enquête en ligne en juillet 2020, stratifié par sexe, âge, éducation, taille du ménage, et région et zone de résidence pour être représentatif de la population française. Les participants ont rempli un questionnaire en ligne sur leurs antécédents et des variables liées au comportement de vaccination (y compris l'observance vaccinale passée, les facteurs de risque de COVID-19 sévère, et les perceptions et l'expérience de COVID-19), puis ont été assignés de manière aléatoire selon un plan factoriel complet à l'un des trois groupes pour recevoir des informations différentes sur l'immunité de groupe (>50% des adultes âgés de 18 à 64 ans doivent être immunisés [soit par la vaccination soit par l'infection]. >50 % des adultes doivent être immunisés [par la vaccination ou l'infection]. ou aucune information sur l'immunité de groupe) et à l'un des deux groupes concernant la recommandation de vaccination par le médecin généraliste (le médecin généraliste recommande la vaccination ou n'exprime pas d'opinion). Les participants ont ensuite effectué une série de huit tâches à choix discret visant à évaluer l'acceptation ou le refus du vaccin en fonction de caractéristiques hypothétiques du vaccin (efficacité [50 %, 80 %, 90 % ou 100 %], risque d'effets secondaires graves [1 sur 10 000 ou 1 sur 100 000], lieu de fabrication [UE, États-Unis ou Chine] et lieu d'administration [cabinet du généraliste, pharmacie locale ou centre de vaccination de masse]). Les réponses ont été analysées à l'aide d'un modèle en deux parties afin de distinguer le refus catégorique de se faire vacciner (indépendamment des caractéristiques du vaccin, défini comme le choix de ne pas se faire vacciner dans les huit tâches) de l'hésitation à se faire vacciner (acceptation selon les caractéristiques du vaccin). RÉSULTATS : Les réponses à l'enquête ont été recueillies auprès de 1942 adultes en âge de travailler, dont 560 (28-8%) ont choisi de ne pas se faire vacciner dans les huit tâches (refus catégorique du vaccin) et 1382 (71-2%) ne l'ont pas fait. Dans notre modèle, le refus catégorique de se faire vacciner et l'hésitation à se faire vacciner étaient tous deux associés de manière significative au sexe féminin, à l'âge (avec une relation en forme de U inversé), à un niveau d'éducation inférieur, à une mauvaise observance des vaccinations recommandées dans le passé et à l'absence de déclaration de certaines maladies chroniques (c'est-à-dire pas d'hypertension [pour l'hésitation à se faire vacciner] ou pas de maladies chroniques autres que l'hypertension [pour le refus catégorique de se faire vacciner]). Le refus catégorique de se faire vacciner était également associé à une perception plus faible de la gravité de la maladie COVID-19, tandis que l'hésitation à se faire vacciner était plus faible lorsque les avantages de l'immunité collective étaient communiqués et chez les personnes qui travaillaient par rapport à celles qui ne travaillaient pas, et chez celles qui avaient une expérience de la maladie COVID-19 (avaient des symptômes ou connaissaient quelqu'un qui en était atteint). Pour une campagne de vaccination de masse impliquant des centres de vaccination de masse et la communication des avantages de l'immunité collective, notre modèle prédisait un refus catégorique de la vaccination chez 29-4% (IC 95% 28-6-30-2) de la population française en âge de travailler. L'hésitation prédite était la plus forte pour les vaccins fabriqués en Chine avec une efficacité de 50 % et un risque d'effets secondaires graves de 1 sur 10 000 (acceptation du vaccin 27-4 % [26-8-28-0]), et la plus faible pour un vaccin fabriqué dans l'UE avec une efficacité de 90 % et un risque d'effets secondaires graves de 1 sur 100 000 (acceptation du vaccin 61-3 % [60-5-62-1]). INTERPRÉTATION : L'acceptation du vaccin COVID-19 dépend des caractéristiques des nouveaux vaccins et de la stratégie nationale de vaccination, parmi d'autres facteurs, dans la population en âge de travailler en France. FINANCEMENT : Agence française de santé publique (Santé Publique France).
Éditeur
Elsevier BV
Thématiques de la publication
  • ...
  • Pas de thématiques identifiées
Thématiques détectées par scanR à partir des publications retrouvées. Pour plus d’informations, voir https://scanr.enseignementsup-recherche.gouv.fr