Être ou ne pas être : identifié à nos comportements contre-durables. Hypocrisie induite pour promouvoir la durabilité.

Auteurs
Date de publication
2014
Type de publication
Article de conférence
Résumé Le recyclage représente un sérieux défi. Si la durabilité est socialement souhaitable, les comportements pro-environnementaux réels sont difficiles à promouvoir. Il semble qu'il ne suffise pas de sensibiliser les gens à la durabilité pour qu'ils modifient leurs comportements. L'hypocrisie induite (Aronson et al., 1991. Fointiat 2004) est une procédure séquentielle dans laquelle un individu est rendu conscient de l'écart entre la norme normative ET ses propres comportements (c'est-à-dire entre ce que je dis et ce que j'ai réellement fait). Le rappel des comportements contre-normatifs suscite un état inconfortable (c'est-à-dire une dissonance, Festinger, 1957) qui doit être réduit. La principale voie de réduction est le changement de comportement en accord avec la norme normative. Fried (1998) a démontré que le fait d'être identifié aux transgressions diminue l'efficacité de la procédure d'hypocrisie, ce qui suggère que les participants identifiés ne ressentent pas de dissonance. Dans une expérience inter-sujets 2 (saillance de la norme : anonyme vs. identifié) X 2 (rappel de la transgression : anonyme vs. identifié), nous avons mis à l'épreuve l'hypothèse selon laquelle les participants identifiés ressentent effectivement une dissonance. Mais ils devraient utiliser un autre moyen de réduction, comme la banalisation (Simon et al., 1994), c'est-à-dire la dévaluation de l'importance du comportement. Les participants ont argumenté anonymement (ou après avoir décliné leur identité) une proposition normative pro-environnementale (saillance normative). Ils ont ensuite été sensibilisés (rappel de transgression) à leur propre contre-normativité : chacun d'entre eux a rempli un questionnaire de transgression de manière anonyme ou publique (c'est-à-dire en indiquant sur la première page son identité). Les mesures ont été administrées : les participants ont été invités à participer à une longue enquête (mesure comportementale) sur l'environnement et à remplir un questionnaire (mesure de banalisation). Les résultats montrent tout d'abord que le fait de rappeler publiquement les transgressions diminue l'effet hypocrite (changement de comportement). Les résultats montrent également que les participants rappelant publiquement leurs transgressions sont plus enclins à utiliser la banalisation, ce qui suggère qu'ils éprouvent une dissonance. Ainsi, il semble que même lorsqu'ils sont identifiés à leurs comportements contre-normatifs, les participants ressentent de la dissonance, mais la réduction ne peut pas utiliser les moyens comportementaux. Ils pourraient utiliser la banalisation pour réduire leur conflit intra-psychique. Mais d'un point de vue appliqué, cela devrait être contre-productif : la publicisation des transgressions (relier publiquement quelqu'un à sa transgression) s'avère infructueuse. Fointiat, V. (2004). Je sais ce que je dois faire, mais..." : Quand l'hypocrisie conduit au changement de comportement. Social Behavior and Personality,32 , 8, 741-746 Aronson, E. Fried, C.B., Stone, J. (1991). Surmonter le déni et augmenter l'intention d'utiliser des préservatifs par l'induction de l'hypocrisie. American Journal of Public Health, 81, 1636-1638. Becker, M.
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