Pourquoi le marché du travail des travailleurs âgés est-il plus volatile ? Fluctuations du chômage au cours du cycle de vie.

Résumé Depuis la dernière récession, on affirme généralement que les travailleurs âgés sont moins touchés par le ralentissement économique parce que leur taux de chômage a moins augmenté que celui des travailleurs d'âge mûr. Ce point de vue est un mythe : les travailleurs âgés sont plus sensibles au cycle économique. Nous documentons les volatilités des flux de travailleurs et du salaire horaire à travers les groupes d'âge sur les données CPS. Nous constatons que les flux d'emplois des travailleurs âgés sont caractérisés par une plus grande réactivité aux cycles économiques que leurs homologues plus jeunes. En revanche, la cyclicité de leur salaire est plus faible que celle des travailleurs d'âge mûr. Au-delà de cette contribution empirique, nous montrons qu'un modèle de cycle de vie de Mortensen & Pissarides (1994) est bien adapté pour expliquer ces faits : l'espérance de vie professionnelle plus courte des travailleurs âgés réduit de manière endogène leurs options extérieures et conduit leurs salaires à être moins sensibles au cycle économique. Ainsi, dans un marché où les ajustements salariaux sont faibles, les quantités varient beaucoup : c'est le cas des travailleurs âgés, alors que les plus jeunes se comportent comme des agents à durée de vie infinie. Nos résultats théoriques montrent que le point de vue de Shimer (2005) sur le modèle MP est cohérent avec le marché du travail des travailleurs d'âge mûr alors que le vieillissement introduit de manière endogène des rigidités des salaires réels, permettant de correspondre à ce que nous observons pour les travailleurs âgés, sans hypothèses spécifiques comme dans Hagendorn & Manovskii (2008).