Le caractère mimétique du comportement des intervenants financiers.

Auteurs
Date de publication
1997
Type de publication
Thèse
Résumé L'émergence de la notion de mimétisme n'a pas été aisée, en gestion. Cela tient au fait que la théorie économique classique repose sur l'individu, un et rationnel. Comme le note Dupuy (1983) : "l'économie se présente comme la négation de la foule". C'est justement en rejetant l'ignorance de la foule que l'agent économique accède à la rationalité. Dans la théorie valrassienne, les échanges se font à l'équilibre et celui-ci est l'aboutissement de confrontations individuelles et indépendantes. On comprend, dans ces conditions, la difficulté d'appréhender la notion de groupe, dans le cadre gestionnaire. Si Keynes est l'un des premiers théoriciens à avoir décrit l'imitation comme un comportement économiquement rationnel, Orlean (1986) propose une démonstration de cette affirmation et dégage deux notions importantes de la pensée keynésienne. La première notion a une portée universelle. Elle décrit le cas d'un système ou tous les intervenants n'ont pas la même information. Si un agent est en état d'incertitude totale, avoir recours à l'imitation ne peut qu'améliorer sa performance, puisqu'il plagie la décision d'un acteur, forcement mieux informe que lui. La deuxième notion décrit le cas d'un système où aucun intervenant n'est informe. Dans cette situation, l'imitation reste rationnelle. Dans ce cas, les agents cherchent à réduire leur risque face à la concurrence. Imiter son voisin revient à prendre une décision allant dans le sens commun. Cette attitude est parfaitement applicable aux marches, qui pénalisent beaucoup plus le fait d'avoir tort contre tout le monde qu'elles ne bonifient le fait d'être le seul à avoir raison. L'étude des phénomènes mimétiques présente un intérêt certain, dans la mesure où ils proposent des réponses à certaines anomalies décelées sur les marchés. Les questions les plus classiques, comme la violation du principe de la marche aléatoire des cours, ou la création des bulles, prennent avec la notion de mimétisme une impulsion nouvelle. Ici, notre objectif n'est certes pas celui d'une modélisation globale de la notion de mimétisme. Les connaissances sur le comportement humain restent aujourd'hui bien trop partielles pour espérer un tel résultat. Nous poursuivons quatre buts principaux. En premier lieu, nous espérons apporter une synthèse des travaux théoriques existants.
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