Accumulation du capital, hétérogénéité des richesses et flux d'emplois.

Résumé Cette thèse propose une approche intégratirice des comportements d'accumulation du capital et des décisions de recherche d'emploi afin de rendre compte des transitions sur le marché du travail et plus généralement des fluctuations contemporaines du chômage. Cette perspective intégratrice puise tout d'abord sa légitimité dans l'étroitesse des liens de parenté qui unissent la littérature traditionnelle de modèles de recherche d'emploi initiée par Phelps et une réflexion sur le marché du capital telles que les questions des sources de financement de la recherche, le taux d'intérêt d'actualisation de son rendement et les ajustements de l'emploi qui confèrent à ce facteur une temporalité voisine de celle du capital. Nous montrons en retour que la reconnaissance de ces liens révèle essentielle dans l'analyse aussi bien positive que normative des flux d'emplois. Du point de vue des entreprises, l'introduction des ajustements endogènes du capital et du taux d'intérêt, dans le cadre de modèles d'appariement stochastiques à la Mortensen et Pissarides, est à même de rendre compte de la forte persistance observée du chômage et des taux de destructions d'emploi. Dans cette perspective, la mise en place d'une protection de l'emploi peut stabiliser l'économie et augmenter le bien-être des travailleurs averses au risque. Du point de vue de ces derniers, nous montrons à partir d'estimations micro-économétriques sur le Panel européen que leur recherche d'emploi est fortement influencée par leur patrimoine. Puis, nous réévaluons les gains en bien-être des allocations chômage lorsqu'il est tenu compte de la possibilité des travailleurs de s'auto-assurer en épargnant dans un cadre d'incomplétude des marchés. Nous montrons que l'épargne se révèle un piètre su5stitut des allocations dès lors qu'il est tenu compte des variations du taux d'intérêt et de la durée des épisodes de chômage au cours du cycle économique.