Les réseaux de relations sur le marché du travail : efficacité économique, disparités sociales et inégalités salariales.

Résumé Nous étudions dans cette thèse l'impact des réseaux de relations sur l'efficacité du marché du travail et les inégalités salariales. Nous considérons, dans une première partie, le choix des agents entre les différentes méthodes de recherche. Nous mettons en lumière des effets de substitution entre les méthodes, sources possibles et originales d'inefficacité. Dans ce cadre, l'impact de certaines politiques économiques peut se révéler inattendu. D'un côté, des allocations chômage suffisamment généreuses peuvent améliorer l'efficacité du marché en coordonnant firmes et travailleurs sur les méthodes les plus efficaces. De l'autre, une politique visant à accroître le " capital social " des populations les plus défavorisées peut induire une substitution entre les méthodes, conduire à une augmentation du taux de chômage et à une baisse du bien-être des travailleurs. Dans une seconde partie, nous étudions l'effet des réseaux sur les inégalités salariales. Nous montrons tout d'abord que, même dans un cadre où tous les agents ont la même productivité, les réseaux peuvent induire des inégalités salariales significatives. En effet, le salaire perçu par un travailleur dépend du taux d'emploi de son réseau, ce tau définissant ses opportunités extérieures. Les taux d'emplois différant de manière endogène entre les réseaux, ces derniers génèrent une dispersion des salaires à l'équilibre. Enfin, nous proposons un modèle structurel de recherche d'emploi, prenant en compte l'effet éventuel des réseaux sur la qualité des appariements. Nous estimons ce modèle sur données françaises et rejetons l'idée selon laquelle les réseaux permettraient des appariements plus productifs.