Secteur informel, emploi pour les travailleurs ruraux, et processus d'intégration économique : le cas du Delta du Fleuve Rouge (Vietnam).

Auteurs
Date de publication
2012
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse a pour but d’examiner les caractéristiques de l’économie informelle (secteur et l’emploi informels) et son rôle dans la création d’emplois et des revenus pour les travailleurs ruraux. L’accent est mis sur le cas du Delta du Fleuve Rouge (DFR), région la plus peuplée du Vietnam, dans le contexte du processus d’intégration économique du pays. A la différence de la plupart des études existantes, nous examinons l'économie informelle non seulement en milieu urbain, mais également en milieu rural, la comparaison entre les deux étant au centre de la thèse. Après une revue de la littérature sur la thématique dans les pays en développement, en transition et au Vietnam, une analyse empirique des caractéristiques et de la dynamique du secteur informel en milieux rural et urbain dans le DFR sous deux angles, macro et micro, est proposée. Au cours de la période d'intégration économique, nous constatons que cette région est marquée par les changements les plus considérables sur le marché du travail, avec une baisse de la part de l'emploi agricole, qui s'accompagne d'une augmentation significative de l'emploi dans les entreprises familiales non agricoles, en particulier dans le secteur informel. L'analyse comparative du secteur informel entre zones rurales et urbaines montre que le secteur informel n'est pas uniquement le phénomène urbain longtemps souligné par les chercheurs. Il est également crucial dans les zones rurales, en particulier dans la région particulière du DFR. Le rôle de l’économie informelle dans la création d’emplois et des revenus pour les travailleurs ruraux est étudié suivant deux axes : d'abord, à travers des analyses visant à mettre en évidence les écarts de gains entre emplois agricoles et informels non agricoles . ensuite, à travers l'étude des déterminants de l'allocation sectorielle (formelle/informelle) et des revenus des migrants ruraux sur le marché du travail urbain. Ces questions sont traitées en mobilisant différentes bases de données individuelles (notamment des données de panel). Les résultats montrent que les travailleurs ruraux peuvent gagner plus lorsqu'ils s'engagent dans des activités non agricoles au lieu d'exercer seulement dans l’agriculture, mais ce n'est pas toujours vérifié pour tous les types d'emplois non agricoles. Dans de nombreux cas, les emplois non agricoles (tels que les emplois salariés informels et même les emplois salariés formels des quantiles supérieurs de revenus) ne sont pas aussi rémunérateurs que les emplois agricoles équivalents. Les femmes gagnent toujours moins quand elles ont des emplois non agricoles, surtout lorsqu'elles sont informellement employées. Lors de la migration vers les zones urbaines, les travailleurs ruraux s'engagent en priorité dans l'emploi informel. Etre travailleur informel en ville est significativement corrélé à l'intention de rechercher un autre emploi, marque d'une forme d'insatisfaction liée à de type d'emplois. Par ailleurs, les résultats des équations de gain suggèrent un désavantage général aux travailleurs informels sur le marché du travail urbain dans les provinces du DFR, quel que soit leur statut migratoire. Cependant, parmi tous les travailleurs qui émigrent vers les centres urbains, ce sont les travailleurs informels issus des zones rurales qui souffrent des plus mauvaises conditions de travail.
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