Trois essais sur les inefficacités de l'industrie financière.

Auteurs Date de publication
2012
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse analyse trois types d’inefficiences dans le secteur de la finance. La première concerne le marché du travail. Les salaires dans la finance sont élevés relativement aux autres secteurs de l’économie. Je développe un modèle théorique qui montre que, dans un secteur où les profits sont très sensibles au talent, ce surplus de salaire peut être le résultat d’inefficiences dans le recrutement et la sélection des talents. L’exploitation des données d’une enquête sur les rémunérations des ingénieurs en France confirme les prédictions empiriques du modèle : la variance des salaires dans le secteur de la finance est élevée, et surtout, le surplus de salaire est largement expliqué par des effets de tailles. Le second article de la thèse analyse la structure de la dette des petites entreprises dans un contexte de concurrence non exclusive. Les prêts sont offerts simultanément par des institutions de crédit, l’entreprise peut en accepter un ou plusieurs, et ces institutions n’observent pas l’ensemble des prêts choisi par l’entreprise. Deux types d’institutions sont en concurrence : les banques qui « contrôlent » l’entreprise, en l’encadrant par exemple dans ses décisions d’investissement, et les institutions plus informelles qui n’ont accès à aucune information ni moyen de contrôle. Le « contrôle » exercés par les banques permet de réduire les problèmes d’aléa moral, mais à un coût, qui peut être rédhibitoire. Ainsi, je trouve que les plus petites entreprises n’ont pas accès aux prêts bancaires et se voient offrir uniquement des prêts des institutions informelles. La part de la dette financée par les banques augmente lorsque la taille de l’entreprise augmente, alors que les taux d’intérêt, et les profits des institutions de crédit diminuent. Le troisième article de la thèse montre comment l’innovation financière en augmentant la complexité des produits peut être un moyen de réduire la concurrence et d’exploiter la faible sophistication financière des investisseurs particuliers. A partir d’une base de données sur l’ensemble des produits structurés commercialisés en Europe depuis 1996 nous construisons trois mesures de complexité de ces produits. Chacune de ces mesures témoigne de la hausse spectaculaire de la complexité sur ce marché. Cette complexité est plus importante lorsque la concurrence est plus intense, diminue lorsque l’investisseur cible a une éducation financière plus développée et correspond à une stratégie de structuration à moindre coût pour la banque.
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