Taux de change et régimes de change en Afrique Sub-saharienne (ASS) : les enseignements de l'expérience de a zone franc CFA.

Auteurs
  • COULIBALY Issiaka
  • DUCHENE Gerard
  • MIGNON Valerie
  • COUHARDE Cecile
  • COMBES Jean louis
  • DUFRENOT Gilles
Date de publication
2013
Type de publication
Thèse
Résumé Au début des années 2000, les pays africains se sont engagés dans des projets d'unions monétaires régionales dans le but de créer une monnaie unique pour tout le continent à l'horizon 2028. L'objectif de cette thèse est d'analyser le bien-fondé d'une telle stratégie, à partir notamment des enseignements qui peuvent être tirés de l'expérience des pays de la zone CFA. Plus précisément, nous analysons les conséquences du choix de ces pays consistant à ancrer leurs monnaies communes à une monnaie extérieure et nous cherchons à savoir s'il est souhaitable ou pas de transposer l'expérience de ces pays à d'autres régions en Afrique.Dans une première partie, nous revisitons les critères d'optimalité des zones CFA et ZMAO en nous intéressant à la dynamique des taux de change réels. Nous mettons en évidence des similarités intéressantes entre les pays de l'UEMOA, le Ghana, la Gambie et la Sierra Léone d'une part et entre le Nigéria et la CEMAC d'autre part, indiquant que ces deux groupes de pays pourraient chacun partager une monnaie commune. Nous suggérons également que les critères d'optimalité de la théorie des zones monétaires optimales ne sont pas forcément pertinents. Ainsi, nous montrons, qu'à défaut d'être optimale, la zone CFA, en facilitant les équilibres interne et externe comparativement à d'autres pays d'Afrique Sub-saharienne (ASS), est une zone monétaire soutenable.Dans une seconde partie, nous nous intéressons aux implications économiques du régime de change des pays de la zone CFA qui s'apparente à ce que nous avons appelé un « double ancrage » (c'est-à-dire appartenance à une union monétaire et ancrage de la monnaie commune). Nous montrons que l'appréciation réelle du franc CFA au cours de la dernière décennie s'explique par l'ancrage à un euro qui s'est continuellement apprécié depuis 2001. Elle a conduit à réduire les gains de compétitivité réalisés à la suite de la dévaluation de 1994 et à accroitre les effets négatifs de l'appréciation du taux de change sur la croissance de ces pays. Enfin, en analysant les différences de performances économiques entre les différents régimes de change en vigueur dans l'ASS, nous avançons l'idée selon laquelle un régime d'union monétaire sans ancrage à une monnaie externe pourrait être une meilleure option pour ces pays.
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