Quatre essais sur la finance et l'économie réelle.

Auteurs
Date de publication
2016
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse se compose de quatre essais sur la finance et l'économie réelle. Le chapitre 1 étudie l'effet des crises bancaires sur la composition de l'investissement. Il construit un modèle de croissance en équilibre partiel avec un secteur bancaire et deux types de projets d'investissement : une technologie sûre et à faible rendement et une technologie innovante et à forte productivité. Les investissements dans l'innovation sont risqués car ils sont soumis à un coût de liquidité que les entrepreneurs couvrent en empruntant auprès du secteur bancaire. Lorsque les créanciers bancaires sont suffisamment pessimistes quant aux besoins globaux de liquidité du secteur réel, ils se ruent sur la banque et provoquent un gel du crédit. Cela conduit les banques à resserrer l'offre de crédit après la crise, ce qui diminue de manière disproportionnée les investissements dans l'innovation et ralentit la croissance économique. Une étude empirique, utilisant des données sectorielles sur les investissements en R&D autour de 13 crises bancaires récentes, confirme cette hypothèse. Les industries qui dépendent davantage des financements externes, dans des économies plus basées sur les banques, investissent disproportionnellement moins dans la R&D après des épisodes de détresse bancaire. Ces industries ont également une part relativement plus faible de R&D dans l'investissement total, ce qui suggère un changement dans la composition de l'investissement après la crise. Ces effets différentiels entre les secteurs impliquent que la baisse des dépenses de R&D est, au moins partiellement, le résultat de la contraction de l'offre de crédit.Le chapitre 2 étudie l'impact des frictions de coordination sur les marchés financiers sur le coût du capital. Dans le modèle, un intermédiaire financier cherche à lever des fonds pour financer un projet risqué à forte intensité de capital. Le capital est détenu par un grand nombre de petits investisseurs, qui observent des signaux bruyants sur le coût de mise en œuvre du projet. En utilisant un raffinement de l'équilibre des jeux globaux, nous caractérisons un équilibre seuil unique du jeu de coordination entre investisseurs. Nous montrons ensuite que la relation entre la probabilité de succès du projet et le taux de rendement du capital est non-monotone. Il existe un prix du capital socialement optimal, qui maximise la probabilité que le projet soit rentable. Cependant, les intermédiaires qui maximisent les frais fixeront généralement un taux d'intérêt plus élevé que le taux socialement optimal. Le chapitre 3 propose une expérience de laboratoire pour étudier l'impact des systèmes de garantie partielle des dépôts sur le risque de retrait des dépôts. Dans cette expérience, les déposants décident de retirer ou de laisser leur argent dans une banque, ce qui déclenche une défaillance lorsque trop de participants choisissent de retirer leur argent. Lorsqu'une panique bancaire se produit, le montant de la richesse que chaque déposant peut récupérer dépend du nombre de retraits et d'un fonds d'assurance des dépôts dont la taille ne peut couvrir entièrement tous les déposants. Nous considérons deux traitements : (i) un cas d'information parfaite où les déposants connaissent la taille du fonds d'assurance et (ii) un cas d'information hétérogène où ils n'observent que des signaux bruyants sur sa taille. Nos résultats montrent que l'incertitude quant au niveau de couverture des dépôts exerce un impact significatif sur la propension à la fuite. La fréquence des runs est relativement élevée dans les deux traitements. Une majorité de sujets suivent une stratégie de seuil cohérente avec une sélection d'équilibre à dominance de risque. Enfin, le dernier chapitre réexamine la relation empirique entre le développement financier et le développement économique en (i) prenant en compte leur dynamique et (ii) en différenciant le développement du marché boursier et du secteur bancaire. Nous étudions la cointégration et la causalité entre la finance et la croissance pour 22 économies avancées. Notre analyse des séries chronologiques suggère que les preuves en faveur d'une croissance tirée par la finance sont faibles une fois que nous prenons en compte la dynamique du développement financier et économique. Nous montrons que les schémas de causalité dépendent du fait que le développement financier des pays provient du marché boursier ou du secteur bancaire.
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