Essais sur deux nouveaux débats concernant les banques centrales : la puissance financière des banques centrales et les résultats de la politique monétaire : l'instabilité de la transmission de la politique monétaire aux taux de dépôt après la crise financière mondiale.

Auteurs
  • PINTER Julien
  • BORDES Christian
  • CHATELAIN Jean bernard
  • BORDES Christian
  • MIGNON Valerie
  • HURLIN Christophe
  • BRANA Sophie
Date de publication
2017
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse traite de deux nouveaux débats sur le central banking qui ont émergé après la crise financière de 2008: le débat sur les pertes financières aux bilans des banques centrales, et le débat sur le niveau élevé des taux bancaires par rapport aux taux de marché après la crise. Les deux premiers chapitres s’inscrivent dans le premier débat. Le lien entre la solidité financière des banques centrales et l’inflation est étudié empiriquement dans le premier chapitre, en se basant sur un large panel de 82 pays. Théoriquement, ce lien est potentiellement présent lorsque le gouvernement ne soutient pas financièrement la banque centrale et que celle-ci ne peut donc compter que sur elle-même pour améliorer sa situation financière. Les résultats du premier chapitre montrent qu’en pratique tel est effectivement le cas: les détériorations aux bilans des banques centrales s’accompagnent d’une inflation plus forte lorsque la banque centrale n’a pas de soutien fiscal. Les résultats ne montrent pas de lien dans un contexte général, comme la théorie le suggère. Dans le second chapitre, il est analysé et conceptualisé l’argument selon lequel une banque centrale peut mettre fin à un régime de change fixe ou quasi-fixe par peur de futures pertes financières. L’analyse est ensuite appliquée au cas du cours plancher mis en place par la Banque Centrale de Suisse (BNS) entre 2011 et 2015 vis-à-vis de l’euro. Cet argument a été avancé par beaucoup pour expliquer la fin de la politique de cours plancher en Suisse, sans qu’aucune recherche avant celle-ci n’évalue sa pertinence. Les estimations empiriques du Chapitre 2 permettent de montrer que cet argument avait une crédibilité: elles montrent que dans des scénarios crédibles, en cassant le peg avec l’euro 17 mois plus tard, la BNS aurait essuyé une perte considérable, dépassant un seuil perçu comme limite par beaucoup de banquiers centraux. Le dernier chapitre de cette thèse s’intéresse à l’écart entre les taux de dépôts et le taux de marché en zone euro (l’EURIBOR) qui est devenu significativement positif après la crise, conduisant certains à parler de « sur-rémunération » des dépôts. Ce chapitre soutient que la majorité de cet écart ne s’explique non pas par un comportement anormal des dépôts comme certains l’ont avancé, mais au contraire par une perte de pertinence de l’EURIBOR. Construisant une alternative à l’EURIBOR, ce chapitre conclut que le risque bancaire a eu une influence primordiale sur le niveau de rémunération des dépôts dans le monde d’après-crise.
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