La mauvaise allocation du capital dans les économies émergentes : les origines, les impacts, et un focus sur le cas chinois.

Auteurs
Date de publication
2016
Type de publication
Thèse
Résumé Cette thèse approfondit les distorsions et frictions créant la mauvaise allocation du capital dans les pays émergents, c’est à dire une accumulation de capital hétérogène entre secteurs privé et public, une épargne excessive (des ménages et des entreprises), et le ralentissement de l’investissement dans certains secteurs. Le premier chapitre montre, à travers un modèle dynamique d’équilibre général comprenant différents types d’entreprises, que dans l’économie Chinoise, l’allocation de l’épargne des ménages vers les entreprises publiques (SOEs) par le système bancaire a une portée à la fois domestique et internationale. Tout d’abord, elle permet d’expliquer en grande partie la configuration des flux de capitaux en Chine : malgré la forte croissance de sa productivité globale des facteurs, la Chine observe une forte accumulation de réserves de change tandis que l’entrée d’ Investissements Directs Etrangers (IDE) est importante. En outre, en canalisant l’épargne des ménages vers les SOEs, cette allocation du capital explique également, dans ce modèle, la chute de la consommation (qui est un problème actuel majeur de la transition Chinoise). Des frictions supplémentaires sont introduites dans le modèle, comme la privatisation, l’expropriation du capital, l’aléa moral et les contrôles de capitaux, jouant également un rôle significatif dans l’apparition des déséquilibres de l’économie Chinoise. Le deuxième chapitre se concentre sur la distorsion ayant joué un rôle clé dans la mauvaise allocation du capital de l’économie Chinoise, le biais de crédit en faveur des SOEs, et étend son analyse aux autres pays émergents en se focalisant sur les entrées d’IDE. L’étude est empirique avec des approches globale et sectorielle, s’appuyant sur différentes méthodologies appliquées à deux échantillons de pays émergents. L’augmentation de la distribution de crédit aux SOEs, au détriment des entreprises privées, ralentit l’augmentation des entrées d’IDE, spécifiquement dans les secteurs manufacturiers. En effet, ces derniers ont une dépendance aux financements externes élevée et la part d’entreprises privées est plus importante que dans les secteurs tertiaires. Afin de corriger les déséquilibres de l’économie Chinoise analysés dans le cadre théorique du premier chapitre, le troisième chapitre propose un système fiscal constitué de taxes hétérogènes entre les différents types d’entreprises en Chine (SOEs, firmes privées domestiques et étrangères), ainsi que de taxes sur les revenus des ménages et sur les remboursements de crédits. Les réformes visent la diminution du surinvestissement de la plupart des entreprises, une plus forte consommation, et la maximisation du bien-être. Certaines réformes imposent des taxes plus élevées dans les entreprises publiques, permettant notamment une réallocation de la force de travail vers les entreprises privées domestiques et étrangères. De plus, l’ajustement des coûts des facteurs de production (travail et capital) entre les secteurs privé et public, et entre les entreprises domestiques et étrangères, est parfois nécessaire pendant les réformes appliquées dans ce modèle. Ces réformes pour la hausse de la consommation et la baisse de l’investissement apportent aux ménages des bénéfices en terme de bien-être, et le rééquilibrage de la demande intérieure ne requiert pas nécessairement d’ajustement de la position financière extérieure. Enfin, la thèse se termine par une extension du modèle précédent, avec des rigidités nominales et des taxes sur la consommation de biens étrangers et domestiques appliquées pendant les réformes ciblant une hausse de la consommation.
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