Trois essais sur les décisions de consommation d'épargne de précaution.

Auteurs
Date de publication
2017
Type de publication
Thèse
Résumé Dans cette thèse, j’examine l’effet de l’incertitude sur les comportements de consommation dans les modèles de cycle de vie. Bien qu’on ait fait le constat depuis les années 1980 que l’incertitude peut modifier de manière substantielle les prédictions des modèles de cycle de vie, certains des mécanismes en jeu sont encore mal connus. Dans le chapitre 1, j’étudie les conséquences de la présence d’incertitude sur la croissance de la consommation, et je montre qu’elles mettent en cause la croyance existante selon laquelle la consommation obéirait une marche aléatoire dans les modèles de cycle de vie standards. En effet, l’incertitude pousse les ménages prudents (c'est-à-dire qui ont une utilité marginale convexe) à réallouer une partie de leur consommation présente vers le future, qui est incertain, et donc à choisir un niveau de consommation présent inférieur à leur niveau de consommation future espérée. Cela implique que des variables autres que la consommation présente améliorent la prédiction de la consommation future, car elles permettent de prédire la différence de précaution entre consommation présente et consommation future. Dans le chapitre 2, je considère l’impact de l’incertitude sur le niveau de consommation des ménages, comment il varie selon leur revenu et leur richesse, et donc comment leur consommation répond à des chocs de revenus. Puisque la présence d’incertitude induit les ménages à allouer une part plus grande de leurs ressources aux périodes futures, ils épargnent davantage à la période présente. Je mets en évidence le fait que cette épargne supplémentaire, baptisée épargne de précaution, varie de manière décroissante et concave avec la part transitoire du revenu et avec la richesse, mais de manière croissante et convexe avec la part permanent du revenu. Dans le chapitre 3, je tire les conséquences de ces résultats pour la mesure empirique de la réponse de la consommation à des chocs de revenu. Je m’appuie sur les résultats des chapitres 1 et 2 pour montrer que, dans les modèles de cycle de vie standards, la croissance de la consommation est négativement corrélée aux réalisations des chocs transitoires passés, à cause du comportement de précaution. Une telle corrélation induirait un biais dans une méthode fréquemment utilisée pour estimer la réponse de la consommation à des chocs de revenu transitoires, développée par Blundell, Pistaferri and Preston (2008). En effet, leur méthode attribuerait aux chocs transitoires présents les variations de la consommation expliquées par les chocs passés, prédisant ainsi une réponse trop faible aux chocs transitoires. Je généralise cette méthode pour prendre en compte l’influence possible des chocs passés sur la croissance de la consommation. Avec cet estimateur plus flexible, j’obtiens que la réponse de la consommation à des chocs transitoires est statistiquement significative et que sa magnitude concorde avec les études sur la réponse de la consommation à des baisses d’impôts transitoires.
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