RAPOPORT Hillel

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Nous utilisons une approche multiniveau pour étudier si une relation générale et robuste entre les chocs météorologiques et les intentions de migration (interne et internationale) peut être mise au jour dans les pays d'Afrique occidentale. Nous combinons des données d'enquêtes individuelles avec des mesures de chocs météorologiques localisés pour treize pays sur la période 2008-2016. Une méta-analyse sur les résultats d'environ 51 000 régressions est menée pour identifier la spécification des anomalies météorologiques qui maximise la qualité de l'ajustement de notre modèle empirique. Nous utilisons ensuite cette meilleure spécification pour documenter les réponses hétérogènes de la mobilité aux chocs météorologiques. Nous constatons que la variabilité de l'indice SPEI/des précipitations est associée à un changement d'intention de se déplacer localement ou internationalement dans quelques pays seulement. Cependant, la signification, le signe et l'ampleur de l'effet sont loin d'être robustes et cohérents entre les pays. Ces différences peuvent être dues à des imperfections dans les données ou à des différences dans les conditions climatiques à long terme et les capacités d'adaptation. Elles peuvent également suggérer que les contraintes de crédit sont internalisées différemment selon les contextes, ou que se déplacer en interne n'est pas une option pertinente car les conditions climatiques sont spatialement corrélées, tandis que se déplacer à l'étranger est une option de dernier recours. Bien que notre approche multiniveau nous permette de relier les intentions de migration au moment et à la dimension spatiale des chocs météorologiques, l'identification d'une spécification commune qui régit les décisions de mobilité liées à la météo est une tâche très difficile, voire impossible, même pour les pays appartenant à la même région. Nos résultats appellent également à une extrême prudence avant de généraliser les résultats d'études de cas spécifiques.

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Nous étudions l'impact de la migration intra-régionale sur l'inégalité des salaires dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Nous exploitons des données uniques provenant d'une enquête unifiée auprès des ménages sur la main-d'œuvre qui couvre les natifs et les migrants dans les sept capitales économiques de cette région. Nous estimons d'abord les distributions contrefactuelles des salaires des migrants de l'UEMOA en l'absence de migration pour évaluer l'effet de composition de la migration (c'est-à-dire lorsque les salaires sont traités comme exogènes). Nous constatons que la migration régionale augmente les salaires moyens de 1,8% et génère une diminution des inégalités qui varie entre -1,5% (pour l'indice de Gini) et -4,5% (pour le rapport interquartile). Ce résultat est essentiellement dû à une réduction des inégalités entre les capitales, tandis que l'effet de la migration sur les inégalités au sein des capitales est hétérogène selon les pays et reste globalement faible. Deuxièmement, lorsque l'on tient compte des éventuels effets d'équilibre général de la migration sur les salaires des personnes qui restent (c'est-à-dire lorsque les salaires sont traités comme endogènes), nous constatons des effets similaires ou plus importants sur l'inégalité, bien que l'augmentation du salaire moyen soit plus faible.

Nous étudions la relation entre la présence d'inventeurs migrants et la dynamique de l'innovation dans les pays d'accueil des migrants. Nous constatons que les pays ont 25 à 60 % plus de chances d'obtenir un avantage en matière de brevetage dans certaines technologies si le nombre d'inventeurs étrangers provenant d'autres nations spécialisées dans ces mêmes technologies est multiplié par deux. Pour le pays moyen de notre échantillon, ce nombre correspond à seulement 25 inventeurs et à un écart type de 135. Nous traitons les problèmes d'endogénéité en utilisant les réseaux de migration historiques pour instrumenter les stocks d'inventeurs migrants. Nos résultats généralisent les preuves des études précédentes qui montrent comment les inventeurs migrants "importent" des connaissances de leur pays d'origine, ce qui se traduit par une augmentation des brevets dans les pays d'accueil. Nous interprétons ces résultats comme une preuve tangible que les migrants facilitent la diffusion des connaissances spécifiques à la technologie entre les nations.

Cette thèse utilise des expériences quasi-naturelles, historiques et contemporaines, pour aborder de manière causale de grandes questions à la frontière des champs du développement et l’économie politique. En particulier, elle se penche sur les effets à long terme de l’émigration, la formation des identités et des préférences politiques, et les impacts à long terme de la ségrégation scolaire. Le premier chapitre examine les conséquences de l’émigration sur l’accumulation du capital humain, en prenant comme laboratoire la diaspora galicienne formée au début du XXe siècle. En s’appuyant sur des données couvrant plus de cent ans, il fournit les premières preuves d’un impact positif de l’émigration sur les communautés d’origine sur plusieurs générations. Le deuxième chapitre examine si les chocs émotionnels liés aux sports peuvent influencer l’identité et les préférences politiques. En me concentrant sur la Catalogne et le Football Club Barcelona (FCB) comme contexte, je montre empiriquement que les performances du FCB sont directement liées aux sentiments d’identité catalane et au soutien à la sécession. En outre, j’explore les mécanismes qui sous-tendent ce lien et ses possibles implications sur les résultats électoraux. Le troisième chapitre profite d’une grande réforme pendant la dictature de Pinochet, qui a introduit un système des chèques scolaires, pour analyser les effets à long terme de la ségrégation scolaire sur le bien-être subjectif. Les résultats montrent que la réforme a eu des conséquences involontaires, nuisant les enfants issus de familles pauvres qui affichent aujourd’hui, plus de 30 ans plus tard, des niveaux de bien-être subjectif nettement inférieurs.

La part de la population née à l'étranger dans les pays membres de l'OCDE est en augmentation, et cet article résume les recherches économiques sur les effets de l'immigration dans ces nations. Quatre grands thèmes sont abordés : les questions relatives au marché du travail, les questions fiscales, l'économie politique de l'immigration, et la productivité et le commerce international. Les inquiétudes extrêmes concernant les effets délétères des nouveaux immigrants sur le marché du travail et sur les finances publiques ne sont pas justifiées. Cependant, il est également clair que les politiques et les pratiques gouvernementales concernant la sélection et l'intégration des nouveaux migrants ont une incidence sur le marché du travail et sur les résultats fiscaux, sociaux et culturels. Les politiques qui sont bien informées, bien conçues et bien exécutées améliorent le bien-être de la population.

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Nous étudions empiriquement la relation entre la complexité économique d'un pays et la diversité des lieux de naissance de ses immigrants. Notre analyse transnationale suggère que les pays dont la diversité des lieux de naissance est supérieure d'un écart-type sont économiquement plus complexes de 0,1 à 0,18 écart-type au-dessus de la moyenne. Cela est particulièrement vrai pour la diversité parmi les migrants très instruits et pour les pays présentant des niveaux intermédiaires de complexité économique. Nous répondons aux problèmes d'endogénéité en instrumentant la diversité par des stocks prédits à partir d'un modèle de pseudo-gravité et d'une approche standard de partage des tâches. Enfin, nous fournissons des preuves suggérant que la diversité des lieux de naissance stimule la complexité économique en augmentant la diversification du panier d'exportation du pays d'accueil.

Cet article exploite la non-linéarité du niveau des salaires minimums dans les États américains, créée par la coexistence de réglementations fédérales et étatiques, pour étudier les effets de l'immigration sur le marché du travail. Nous constatons que l'impact de l'immigration sur les salaires et l'emploi des travailleurs natifs dans une cellule de compétences donnée est plus négatif dans les États où le salaire minimum est bas et pour les travailleurs ayant un faible niveau d'éducation et d'expérience. En d'autres termes, le salaire minimum tend à protéger les travailleurs autochtones de la concurrence induite par l'immigration peu qualifiée. Les résultats sont robustes à l'instrumentation de l'immigration et des salaires minimums effectifs des États, et à la mise en œuvre d'une approche de différence dans les différences comparant les États où les salaires minimums effectifs sont entièrement déterminés par le salaire minimum fédéral aux États où ce n'est jamais le cas.

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Cet article de synthèse passe en revue la littérature économique récente sur les réseaux de diasporas, la mondialisation et le développement. Il est démontré que les diasporas contribuent à l'intégration économique et culturelle des pays sources (c'est-à-dire les pays en développement) dans l'économie mondiale. J'examine d'abord l'effet des réseaux de diasporas sur les résultats essentiels de la mondialisation, tels que le commerce, les investissements étrangers et la diffusion des connaissances et des technologies au-delà des frontières. Je me tourne ensuite vers l'influence culturelle et politique de la diaspora, en étudiant l'impact de l'émigration sur la formation des attitudes politiques, le comportement de fécondité et d'autres aspects de la culture dans le pays d'origine.

Nous examinons l'impact de la formation linguistique sur l'intégration économique des immigrants en France. L'affectation à cette formation, proposée par le ministère français de l'Intérieur, dépend principalement d'une règle précise : la formation est dispensée si le résultat d'un examen initial de langue est inférieur à un certain seuil. Cette règle d'éligibilité crée une discontinuité dans la relation entre le résultat du test et les variables d'intérêt, qui est utilisée pour estimer l'effet causal de la formation linguistique, par la méthode du Regression Discontinuity Design. Nous constatons que le nombre d'heures de formation assignées augmente significativement la participation au marché du travail des individus traités. Les cours de langue semblent avoir un effet plus important pour les individus ayant un niveau d'éducation plus élevé, tandis qu'il n'y a pas d'effet différentiel robuste par type de migration, sexe ou âge. Nos coefficients estimés sont remarquablement similaires lorsque nous nous basons sur des régressions linéaires locales utilisant la largeur de bande optimale avec peu d'observations autour du seuil et lorsque nous contrôlons paramétriquement pour un polynôme de la variable de forçage et utilisons l'ensemble de l'échantillon d'estimation. Nous concluons par une discussion des mécanismes candidats pour la participation accrue des immigrants au marché du travail.

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Le premier chapitre analyse l’impact d’un afflux relativement large et homogène d’immigrés polonais sur le Royaume Uni et quel effet ce choc a eu sur le vote Brexit de 2016. Je trouve que l’immigration polonaise au Royaume Uni a augmenté le vote Brexit mais pas assez pour expliquer la décision de quitter l’union européenne. Afin d’obtenir une variation exogène dans la répartition des immigrés polonais je me base sur le développement de réseaux de migrants proches des camps de réinstallation de guerre crées pour les soldats polonais après la deuxième guerre mondiale dont je collecte la localisation dans les archives nationales. Dans le deuxième chapitre j’utilise le démantèlement de camps de migrants illégaux proche de Calais et la répartition de migrants s’en suivant pour étudier l’impact d’une exposition à peu de migrants pendant une courte période de temps. Je trouve que l’exposition a peu de migrants réduit le vote Front National (le parti d’extrême droite français) mais que cet effet se dissipe si de grands groupes de migrants sont relocalisés. Dans ce cas, le contact ainsi que la taille relative du groupe jouent un rôle important dans la réaction des autochtones aux migrants. Dans le dernier chapitre j’analyse l’impact de la crise des réfugiés sur la demande et l’offre politique en Italie. Je montre que l’ouverture de petits centres d’accueil de migrants en Italie a réduit le vote d’extrême droite, les crimes de haine contre les immigrés ainsi qu’augmenté le vote en faveur des partis de gauche. Les effets proviennent principalement de municipalités qui sont moins connectes à internet.

Cette thèse s’intéresse à l’interaction entre migration et productivité, sous différents angles, à travers trois pays et périodes. Plus précisément, j’étudie les avantages à la mobilité pour les migrants sur le marché du travail en période de crise économique, les gains de productivité dus à la mobilité des migrants lors de la reconstruction d’un pays au lendemain d’une guerre, et les gains associés à une plus forte concentration de la population dans les grandes zones urbaines. J’aborde ces sujets à la fois théoriquement et empiriquement, en utilisant de riches données confidentielles sur la sécurité sociale provenant d’Espagne, d’Allemagne et de Turquie, en utilisant diverses techniques de données de panel ainsi que des instruments historiques pour estimer des relations causales. Les résultats de ces études portent sur de nombreuses questions qui intéressent à la fois le monde universitaire et les décideurs politiques, mais sur lesquelles on sait encore peu de choses. Cette thèse vise à contribuer à améliorer nos connaissances sur des questions qui demeureront pertinentes dans un avenir proche.

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Nous explorons divers moyens de quantifier l'intégration en utilisant deux des ensembles de données du D4R Challenge. Nous proposons divers indices d'intégration et discutons de leurs résultats. Nous combinons les données du D4R Challenge avec des données du projet GDELT et avec des données sur les transactions sur le marché du logement en Turquie. Nous décrivons également les directions de recherche à entreprendre à l'avenir en utilisant les données D4R.

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Nous analysons l'effet de l'immigration sur les attitudes envers la redistribution en Europe. En utilisant les données de l'enquête sociale européenne pour 28 pays européens, nous constatons que les travailleurs natifs réduisent leur soutien à la redistribution si la part de l'immigration dans leur pays est élevée. Cet effet est plus important pour les individus qui ont une opinion négative de l'immigration, mais il est plus faible lorsque les immigrants sont culturellement plus proches des natifs et proviennent de pays d'origine plus riches. L'effet varie également en fonction du niveau d'éducation des travailleurs natifs et des immigrants. En particulier, les natifs plus éduqués (en termes d'éducation formelle mais aussi de capital humain spécifique à l'emploi et d'intensité des compétences de la tâche d'occupation) soutiennent davantage la redistribution si les immigrants sont également relativement éduqués. Pour répondre aux problèmes d'endogénéité, nous limitons l'identification à la variation à l'intérieur du pays et de la profession à l'intérieur du pays et nous instrumentons également l'immigration en utilisant un modèle de gravité. Dans l'ensemble, nos résultats montrent que l'effet négatif de premier ordre de l'immigration sur les attitudes à l'égard de la redistribution est relativement faible et contrebalancé, chez les natifs qualifiés, par des effets positifs de second ordre pour la qualité et la diversité de l'immigration.

Cet article a bénéficié, à différentes étapes, des commentaires utiles de Martin Abel, Sam Asher, Simone Bertoli, Sebastian Bustos, Michael Clemens, Michele Coscia, Ricardo Hausmann, Elhanan Helpman, Bill Kerr, Michael Kremer, Anna Maria Mayda, Frank Neffke, Paul Novosad, Nathan Nunn, Sandra Poncet, Maurice Schiff, Biagio Speciale, Ernesto Stein, Rodrigo Wagner, Muhammed Yildirim et les participants à la 7e conférence internationale sur la migration et le développement à l'université d'Oxford et aux séminaires du département d'économie de Harvard, de la Harvard Kennedy School, de l'école d'économie de Paris, de la Banque interaméricaine de développement, du département d'économie de l'université de Georgetown, de l'université hébraïque de Jérusalem et de l'université Bar Ilan. Nous sommes également reconnaissants à deux arbitres anonymes pour leurs suggestions. Toutes les erreurs sont de notre fait. Rapoport remercie le soutien du programme Investissements d'Avenir (ANR-10-LABX-93).

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Cet article propose une explication de la convergence des taux de fécondité entre les départements français dans la seconde moitié du XIXe siècle qui met l'accent sur la diffusion de l'information par les migrations internes. Il teste l'impact de la migration sur la fécondité en construisant une matrice de migration bilatérale décennale entre les départements français pour la période 1861-1911. La stratégie d'identification utilise une variation exogène des coûts de transport résultant de la construction de chemins de fer. Les résultats suggèrent que la convergence vers de faibles taux de natalité peut être expliquée par la diffusion d'informations culturelles et économiques relatives au comportement de faible fécondité par les migrants, en particulier par les migrants vers et depuis Paris.

Cette thèse se compose de trois essais sur l’éducation et la cohésion sociale dans les pays en développement, et plus particulièrement en Égypte et en Indonésie. Le premier chapitre analyse les comportements des ménages en Égypte, notamment l’investissement pour l’éducation et la santé, suite à la révolution de 2011, que nous interprétons ici comme un environnement instable. Pour étudier les effets du déclenchement de la révolution Égyptienne, nous combinons l’enquête représentative des ménages avec un enregistrement statistique unique de toutes les personnes arrêtées, blessées ou tuées lors des manifestations politiques dans le pays. Nos résultats montrent que les ménages adaptent considérablement leur comportement dans un contexte politique instable. Le deuxième chapitre analyse les conséquences des tremblements de terre sur l’éducation et les mesures de santé des enfants en Indonésie. Nous constatons que les résultats en matière d’éducation et de santé des enfants sont négativement affectées lorsqu’un ménage subit un tremblement de terre, avec une certaine hétérogénéité selon l’âge et le sexe de l’enfant. Le troisième chapitre analyse les effets du favoritisme ethnique dans l’attribution des transferts gouvernementaux aux ménages suite à une catastrophe naturelle Les résultats suggèrent que bien que tous les ménages d’un même village soient affectées, les ménages les plus susceptibles de recevoir des transferts gouvernementaux sont ceux qui partagent la même origine ethnique que le leader de la communauté. Mes conclusions démontrent également que dans les villages ou le favoritisme ethnique est répandu, la confiance entre groupes ethniques s’est réduite entre 2007 et 2014.

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La 4e de couv. indique : "Depuis la fin des Trente Glorieuses et malgré sa tradition d'asile et d'accueil, la France a vu l'immigration comme un phénomène essentiellement néfaste qu'il s'agissait de limiter par des politiques restrictives. Ces restrictions ont empêché le recours à l'immigration de travail, créant ainsi un cercle vicieux où faible diversité, faible qualification et faible "quantité" d'immigration se renforcent mutuellement.".

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Lorsque le commerce (transfert international de biens et de services), les flux de capitaux internationaux (investissements directs étrangers/IDF, flux financiers) et la migration (mobilité internationale des personnes) se développent parallèlement à un rythme accéléré, on parle de "mondialisation".

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Nous étudions les conséquences sur le bien-être de deux vagues d'immigration antérieures à la crise (1991-2000 et 2001-2010) et de la vague postérieure à la crise (2011-2015) pour les citoyens natifs de l'OCDE. Pour ce faire, nous développons un modèle d'équilibre général qui tient compte des principaux canaux de transmission des chocs de l'immigration - les effets sur l'emploi et les salaires, l'effet fiscal et l'effet sur la taille du marché - et de leurs interactions. Nous paramétrons notre modèle pour 20 États membres de l'OCDE sélectionnés. Nous constatons que les trois vagues induisent des effets positifs sur le revenu réel des natifs. Toutefois, l'ampleur de ces gains varie considérablement d'un pays à l'autre et d'un groupe de compétences à l'autre. En termes relatifs, la vague post-crise induit des gains de bien-être plus faibles que les précédentes. Cela est dû à l'évolution de la composition des origines des immigrants, qui se traduit par des niveaux plus faibles de capital humain et des gains fiscaux moins importants. À quelques exceptions près, les différences entre les cohortes n'expliquent qu'une infime partie de l'hétérogénéité très persistante des avantages économiques de l'immigration entre les pays.

Cette thèse aborde différentes thématiques dans le champ de l’économie internationale et de la macroéconomie. Les travaux de recherche développés dans cette thèse étudient l’impact des chocs de différentes natures sur les flux de migrations internationales, de commerce international et sur la croissance de la productivité. Le premier chapitre s’intéresse à l’évolution des flux migratoires en réaction à des chocs conjoncturels. L’estimation du modèle à partir des données nous permet de conclure qu’à la fois les chocs structurels et les chocs conjoncturels influent les flux de migration. Une augmentation de 10% du salaire du pays de destination conduirait à une augmentation du flux migratoire vers ce pays de destination de près de 8%, toutes choses égales par ailleurs. Le second chapitre étudie dans quelles mesures les chocs financiers affectent le niveau des exportations des entreprises, avec un focus particulier sur les entreprises qui exportent vers des destinations lointaines. Nous trouvons que les entreprises qui font face à des frictions financières exportent entre 4% et 10% de moins que celles qui ne sont pas soumises à ces frictions. Nos résultats montrent également que parmi les exportateurs en difficulté financière, ceux qui exportent vers des destinations lointaines réduisent encore davantage leurs exportations. Dans le chapitre trois, nous étudions comment les frictions financières peuvent conduire à des distorsions dans l’allocation des ressources. Nos résultats suggèrent que dans les pays développés financièrement, les capitaux ne permettent pas forcément une amélioration de l’allocation efficace du travail entre les firmes.

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Le sujet des migrations internationales a récemment fait l’objet d’une attention sans précédent dans l’opinion publique comme dans les médias. Or, si le débat sur les effets des migrations internationales semble plus que jamais d’actualité, celui-ci attire l’attention des économistes depuis plusieurs décennies déjà. La présente thèse s’insère ainsi dans la littérature économique sur les effets des migrations internationales en proposant trois essais empiriques sur les implications de la mobilité humaine, à la fois pour les migrants, les natifs dans leur pays d’accueil et leurs proches restés dans leur pays d’origine. Le Chapitre 2 revisite de manière empirique l’impact du multiculturalisme (mesuré par un indice de diversité à l’intérieur du groupe des migrants et par des effets de contamination) sur les performances macro-économiques des États Américains sur la période 1960-2010. Nous distinguons les effets du multiculturalisme par niveaux d’éducation, en contrôlant pour les variables standards de la littérature sur la croissance ainsi que pour l’hétérogénéité inobservée et en prenant en compte le statut légal des migrants ainsi que leur âge d’entrée aux États-Unis. Dans le but d’identifier un effet causal, nous comparons plusieurs stratégies d’identification différentes de la littérature existante. Nos résultats convergent vers un effet robuste positif et significatif de la diversité des diplômés du tertiaire sur le PIB par tête. Aucun effet de la diversité pour les niveaux d’éducation inférieurs, ou d’effets de contamination ne sont mis en évidence. Le Chapitre 3 s’insère dans la littérature sur les déterminants de la performance des migrants sur le marché du travail dans leur pays d’accueil. Nous regardons si l’attitude des natifs affecte ou non les durées de chômage des migrants en Allemagne. En utilisant des données de panel (GSOEP) au niveau individuel sur la période 1984-2012 et un modèle de durée, nous trouvons que des niveaux de confiance plus faibles des natifs envers les résidents d’un pays donné (mesurés à l’aide des enquêtes Eurobarometers) sont associés à des durées de chômage plus longues pour les immigrés originaires de ce pays. Nos résultats soulignent le fait que, différents groupes d’immigrés font face à des obstacles différents en fonction de leur origine, pour s’insérer sur le marché du travail.
Le Chapitre 4 cherche quant à lui à comprendre si les migrants au niveau international contribuent ou non au progrès technologique dans les pays en développement en induisant un transfert de connaissances productives de leur pays d’accueil vers leur pays d’origine. En utilisant un indicateur pour le niveau de connaissances productives de chaque pays (ECI) et les stocks bilatéraux de migrants vers 20 pays de l’OCDE, nous montrons que la migration internationale est un canal de transmission important de la technologie.

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La migration facilite le flux d'informations entre les pays, réduisant ainsi les frictions informationnelles qui peuvent entraver les flux financiers entre les pays. À l'aide d'un modèle de gravité, on constate que la migration est fortement corrélée aux flux financiers du pays d'accueil de la migrante vers son pays d'origine. La corrélation est la plus forte lorsque les problèmes d'information sont plus aigus (par exemple, entre des pays culturellement plus éloignés), pour les types d'actifs qui sont plus sensibles à l'information, et pour le type de migrants qui sont les plus à même d'améliorer le flux d'information sur leur pays d'origine, à savoir les migrants qualifiés. Ces effets différentiels sont interprétés comme une preuve du rôle de la migration dans la réduction des frictions informationnelles entre les pays.

Nous proposons un indice de diversité de la population basé sur les lieux de naissance des personnes et le décomposons en une composante de taille (part des immigrants) et une composante de variété (diversité des immigrants). Nous montrons que la diversité des lieux de naissance est largement non corrélée à la diversité ethnique, linguistique ou génétique et que la diversité des immigrants est liée positivement aux mesures de la prospérité économique. Ceci est particulièrement vrai pour les immigrants qualifiés dans les pays plus riches à des niveaux intermédiaires de proximité culturelle. Nous abordons l'endogénéité en spécifiant un modèle de pseudo-gravité prédisant la taille et la diversité de l'immigration. Les résultats sont robustes à travers les spécifications et suggèrent des complémentarités de compétences entre les immigrants et les travailleurs natifs.

La France a connu la transition démographique avant les pays plus riches et plus éduqués. Cet article propose une nouvelle explication à cette énigme qui met l'accent sur la diffusion de la culture et de l'information par le biais des migrations internes. Il teste l'impact de la migration sur la fécondité en construisant une matrice de migration bilatérale décennale entre les régions françaises pour la période 1861-1911. La stratégie d'identification utilise une variation exogène des coûts de transport résultant de la construction de chemins de fer. Les résultats suggèrent que la convergence vers de faibles taux de natalité peut être expliquée par la diffusion de normes de faible fécondité par les migrants, en particulier par les migrants vers et depuis Paris.

Cet article présente une méthode et les résultats préliminaires d'une base de données qui mesure systématiquement le caractère et la rigueur des politiques d'immigration. Sur la base d'une sélection de ces données pour neuf pays entre 1999 et 2008, nous remettons en question l'idée selon laquelle un pays est systématiquement le plus ou le moins restrictif en matière d'admissions. Les données révèlent également des tendances vers une réglementation plus complexe et, souvent, plus restrictive depuis les années 1990, ainsi qu'un traitement différencié des groupes, comme des exigences plus faibles pour les migrants hautement qualifiés que pour les travailleurs peu qualifiés. Ces tendances illustrent les données et les méthodes de l'IMPALA mais sont également d'une importance intrinsèque pour comprendre la réglementation de l'immigration.

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La France a connu la transition démographique avant les pays plus riches et plus éduqués. Cet article propose une nouvelle explication à cette énigme qui met l'accent sur la diffusion de la culture et de l'information par la migration interne. Il teste l'impact de la migration sur la fécondité en construisant une matrice de migration bilatérale décennale entre les régions françaises pour la période 1861-1911. La stratégie d'identification utilise une variation exogène des coûts de transport résultant de la construction de chemins de fer. Les résultats suggèrent que la convergence vers de faibles taux de natalité peut être expliquée par la diffusion de normes de faible fécondité par les migrants, en particulier par les migrants vers et depuis Paris.

La migration internationale est un déterminant important des institutions, non pris en compte jusqu'à présent dans la littérature sur le développement. En utilisant des estimations transversales et de panel pour un large échantillon de pays en développement, nous trouvons que l'ouverture à l'émigration a un effet positif sur le développement institutionnel du pays d'origine (tel que mesuré par les indices standards de démocratie). Les résultats sont robustes à un large éventail de spécifications et de méthodes d'identification. Il est remarquable que les estimations transversales soient entièrement conformes à la relation à long terme implicite des régressions dynamiques de panel.

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La guerre civile syrienne a donné lieu à la plus grande fuite de réfugiés atteignant l'Europe depuis les guerres yougoslaves des années 1990. La crise a mis en évidence les déficiences de la politique d'asile de l'Union européenne, qui a eu du mal à offrir des solutions aux réfugiés syriens et à répartir efficacement les coûts entre les États membres. Nous nous appuyons sur des travaux théoriques antérieurs pour simuler comment un système de quotas d'admission de réfugiés négociables couplé à un mécanisme d'appariement assignant les réfugiés à leurs destinations préférées et les destinations à leurs types de réfugiés préférés donnerait plus de flexibilité aux États membres tout en respectant les droits et les préférences des réfugiés.

Cet article présente les méthodes et les résultats préliminaires d'IMPALA, une base de données qui mesure systématiquement le caractère et la rigueur des politiques d'immigration. Sur la base d'une sélection de données pour six pays pilotes entre 1990 et 2008, nous documentons la variation des politiques d'immigration entre les pays et dans le temps. Nous nous concentrons sur trois dimensions spécifiques : le nombre de voies d'entrée pour les travailleurs économiques, la mesure et le rôle des accords bilatéraux qui complètent les politiques d'immigration unilatérales, et les procédures d'agrégation qui permettent d'évaluer la rigueur des réglementations en matière d'immigration de manière comparative.

Le modèle gravitationnel a fourni un cadre empirique exploitable pour rendre compte des flux bilatéraux non seulement de produits manufacturés, comme dans le cas du commerce de marchandises, mais aussi de flux financiers. En particulier, la littérature récente a souligné le rôle des coûts de l'information dans la prévention d'une plus grande diversification des investissements financiers. Cet article étudie le rôle de la migration dans l'atténuation des imperfections de l'information entre les pays d'origine et d'accueil. Nous montrons que l'impact de la migration sur les flux financiers est plus fort lorsque les problèmes d'information sont plus aigus (c'est-à-dire pour les investissements plus sensibles à l'information, entre des pays culturellement plus éloignés, et lorsque le pays d'origine des migrants est un pays en développement) et pour le type de migrants qui sont les plus à même d'améliorer le flux d'information sur leur pays d'origine, à savoir les migrants qualifiés. Nous interprétons ces effets différentiels comme une preuve supplémentaire du rôle de l'information dans la création de la préférence nationale et comme une nouvelle preuve du rôle de la migration dans la réduction des frictions d'information entre les pays.

Cet article propose une revue critique de la littérature récente sur les liens entre migration et institutions dans le contexte des pays en développement. Il existe de nombreux canaux par lesquels les migrations affectent la démocratisation des pays d’origine. Leur effet peut être positif ou négatif selon l’identité des migrants, leur destination, et la façon dont la migration influe sur les choix d’éducation et d’occupation. Par souci de simplification je sépare ici les différents canaux existants entre ceux qui relèvent des approches traditionnelles d’économie politique (modèles de recherche/évitement de rente, de compétition entre juridictions, effets à la Laffer dus aux choix d’éducation, d’occupation et de localisation) et entraînant un ajustement du côté de l’offre, et ceux qui relèvent de la diffusion de la démocratie et induisent des changements du côté des préférences et de la demande. La littérature d’économie politique est très riche sur le plan théorique mais assez pauvre sur le plan empirique. Ce serait plutôt l’inverse pour la littérature sur la diffusion culturelle de la démocratie, qui présente celle-ci de façon ad hoc sur le plan théorique mais qui s’enrichit graduellement d’un nombre croissant d’études de cas. Les analyses de comparaisons inter-pays s’intéressent quant à elles à l’effet global des migrations sur les institutions. Si elles mettent généralement en évidence un effet positif des migrations internationales sur le développement institutionnel des pays d’origine, elles ne permettent par contre pas d’identifier les canaux exacts par lesquels ces effets sont obtenus.

Première publication en ligne : 9 mars 2015Selon les récentes projections des Nations unies, plus de 50 % de la croissance de la population mondiale au cours du prochain demi-siècle sera due à la croissance démographique en Afrique. Compte tenu de cela, toute politique qui influence la démographie africaine aura un impact significatif sur la répartition mondiale des revenus. Dans cette étude, nous examinons la possibilité que les politiques migratoires influent sur les décisions en matière de fécondité et d'éducation, et donc sur la croissance démographique en Afrique. Nous présentons les résultats de différents scénarios pour des politiques de migration plus ou moins restrictives/sélectives et en déduisons leurs implications pour l'évolution de l'inégalité mondiale.

La recherche sur la migration et le développement a récemment évolué, et ce de deux manières. Premièrement, son volume a fortement augmenté et elle est devenue un véritable sous-domaine. Deuxièmement, alors qu'elle englobait autrefois principalement la migration rurale-urbaine et les envois de fonds internationaux, la recherche sur la migration et le développement s'est élargie pour prendre en compte toute une série de processus de développement international. Il s'agit notamment de l'investissement en capital humain, des réseaux mondiaux de diasporas, de la migration circulaire ou temporaire et du transfert de technologies et de normes culturelles. Dans ce numéro spécial, nous présentons une sélection de recherches sur les migrations et le développement qui illustrent ces tendances.

Un nombre croissant de pays de l'OCDE s'orientent vers l'adoption de politiques d'immigration sélective, censées améliorer la qualité (ou le niveau d'éducation) des migrants. Ce point de vue néglige deux effets dynamiques importants : le rôle des réseaux migratoires, qui pourraient réduire la qualité des migrants, et la réactivité des décisions en matière d'éducation à la perspective de la migration. Nous proposons un modèle d'auto-sélection dans la migration avec des choix d'éducation endogènes, qui prédit que les réseaux de migration et la qualité des migrants peuvent être associés positivement lorsque les pays de destination adoptent des politiques d'immigration suffisamment sélectives. Des preuves empiriques, présentées comme une motivation de fond, suggèrent que c'est effectivement le cas.

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Les universitaires et les décideurs politiques ont besoin de mieux comprendre la variation des politiques qui régissent la migration mondiale, l'asile et la naturalisation des immigrants. Cependant, à l'heure actuelle, il n'existe aucune base de données transnationale et chronologique complète sur ces politiques, ce qui rend l'analyse des tendances politiques entre et au sein de ces domaines difficile, dans le meilleur des cas. Plusieurs nouvelles bases de données et indices sur l'immigration ont été développés ces dernières années. Cependant, il n'existe pas de consensus sur la meilleure façon de conceptualiser, de mesurer et d'agréger les indicateurs de politique migratoire afin de permettre des comparaisons significatives dans le temps et dans l'espace. Cet article examine ces défis méthodologiques et présente des solutions pratiques qui impliquent une conceptualisation, une mesure et une compilation historiques, multidimensionnelles, désagrégées et transparentes des politiques d'immigration transnationales. Cette approche est à la base de la base de données IMPALA (International Migration Policy and Law Analysis).

La migration internationale est peut-être le moyen le plus efficace de réduire la pauvreté dans le monde. Lorsqu'un pays d'accueil donné laisse entrer davantage d'immigrants, il en résulte des coûts et des avantages pour ce pays particulier, ainsi qu'une externalité positive pour les individus et les gouvernements qui se préoccupent de la pauvreté dans le monde. Les pays d'accueil limitent souvent l'immigration en raison de ses coûts sociaux et politiques importants, mais ces coûts ne sont jamais mesurés ni comparés entre les pays. Dans cet article, nous montrons d'abord théoriquement que les quotas d'immigration négociables (TIQ) peuvent révéler les avantages comparatifs des pays en matière d'accueil des immigrants et - une fois couplés à un mécanisme d'appariement prenant en compte les préférences des migrants en matière de destinations et les préférences des pays en matière de types de migrants - permettent de les exploiter efficacement. Nous discutons ensuite de trois applications potentielles : un marché pour la réinstallation des réfugiés internationaux, un marché pour la réinstallation des migrants déplacés par le changement climatique, et la création d'un programme de visa de réduction de la pauvreté de l'OCDE adapté de la loterie de la carte verte américaine.

a politique d'asile actuelle de l'UE est largement considérée comme inefficace et injuste. Nous proposons un marché européen de quotas négociables pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, couplé à un mécanisme d'appariement des préférences des pays et des migrants. Nous montrons que le système proposé peut largement contribuer à combler les lacunes du système existant. Nous illustrons cette affirmation en utilisant les récents problèmes de relocalisation rencontrés par le Bureau européen d'appui en matière d'asile (EASO) à Malte.

Cette thèse s'intéresse à la mesure et à l'analyse des effets de la diversité liée aux lieux (pays) de naissance d'une population. Nous montrons que la «diversité des lieux de naissance» est une dimension nouvelle de la diversité d'une population, qu'elle est conceptuellement et statistiquement distincte de la diversité ethnolinguistique ou génétique et que, contrairement à celles-ci, elle est corrélée positivement avec la productivité à long terme. Cet effet est plus important pour les immigrants qualifiés dans les pays riches. Nous montrons également que l'effet productif de la diversité est plus grand pour les immigrants qui sont proches culturellement des natifs du pays d'accueil - mais pas trop proches - et qui sont originaires de pays plus riches. Encore, étudions le lien entre la diversité des lieux de naissance et les attitudes vis-à-vis de l'immigration. Nous utilisons le World Values Survey pour 72 pays et montrons que les natifs qualifiés augmentent leur soutien à l'immigration lorsque la diversité des immigrants qualifiés est élevée. Les résultats sont robustes à l'utilisation du European Social Survey. Enfin, nous analysons le lien entre la diversité des lieux de naissance et les attitudes vis-à-¬vis de la redistribution en Europe. En utilisant des données de 29 pays Européens, nous constatons que les autochtones ont tendance à réduire leur soutien aux politiques de redistribution lorsque l'immigration est élevée. En outre, cet effet varie le long de la répartition des compétences des natifs et converge vers zéro pour les personnes éduquées. il est de plus robuste à l'utilisation de mesures plus précises des niveaux de compétences sur le marché du travail.

La politique d'asile actuelle de l'Union européenne (UE) est largement considérée comme inefficace et injuste. Nous proposons un marché européen de quotas négociables pour les réfugiés et les demandeurs d'asile, couplé à un mécanisme d'appariement des préférences des pays et des migrants. Nous montrons que le système proposé peut largement contribuer à combler les lacunes du système actuel. Nous illustrons cette affirmation en utilisant les récents problèmes de relocalisation rencontrés par le programme européen de relocalisation depuis Malte.

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Les migrations contribuent à la circulation des biens, des connaissances et des idées. En utilisant des données au niveau communautaire et individuel en Moldavie, nous montrons que la vague d'émigration qui a débuté à la fin des années 1990 a fortement influencé les résultats électoraux et les préférences politiques en Moldavie au cours de la décennie suivante, contribuant finalement à la chute du dernier gouvernement communiste en Europe. Nos résultats suggèrent l'existence de canaux de transmission de l'information et de diffusion culturelle. L'identification repose sur le contexte quasi-expérimental et sur les effets différentiels découlant du fait que l'émigration était dirigée à la fois vers l'Europe occidentale plus démocratique et vers la Russie moins démocratique.

La recherche sur la migration et le développement a récemment évolué, et ce de deux manières. Premièrement, son volume a fortement augmenté et elle est devenue un véritable sous-domaine. Deuxièmement, alors qu'elle englobait autrefois principalement la migration rurale-urbaine et les envois de fonds internationaux, la recherche sur la migration et le développement s'est élargie pour prendre en compte toute une série de processus de développement international. Il s'agit notamment de l'investissement en capital humain, des réseaux mondiaux de diasporas, de la migration circulaire ou temporaire et du transfert de technologies et de normes culturelles. Dans ce numéro spécial, nous présentons une sélection de recherches sur les migrations et le développement qui illustrent ces tendances.

Première publication en ligne : 27 novembre 2014Un nombre croissant de pays de l'OCDE penchent pour l'adoption de politiques d'immigration sélective, censées augmenter la qualité (ou le niveau d'éducation) des migrants. Cette vision néglige deux effets dynamiques importants : le rôle des réseaux migratoires, qui pourraient réduire la qualité des migrants, et la réactivité des décisions d'éducation à la perspective de la migration. Nous proposons un modèle d'auto-sélection dans la migration avec des choix d'éducation endogènes, qui prédit que les réseaux de migration et la qualité des migrants peuvent être positivement associés lorsque les pays de destination adoptent des politiques d'immigration suffisamment sélectives. Des preuves empiriques, présentées comme une motivation de fond, suggèrent que c'est effectivement le cas.

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Cette thèse développe et utilise une nouvelle base de données en panel compilant les stocks et taux d’émigration vers les 6 principaux pays receveurs de l’OCDE, par niveau d’éducation pour 172 pays d’origine, entre 1975 et 2000. A l’aide de cette nouvelle base de données, nous montrons que les migrations qualifiées ont certes augmenté ces 30 dernières années mais que ce phénomène s’inscrit dans un contexte de hausse globale de la mobilité et d’augmentation générale des niveaux de qualification. Cette base nous permet également de constater que, contrairement à ce que souligne la littérature traditionnelle, d’importantes inégalités dans les pays d’origine des migrants engendrent une hausse de l’émigration qualifiée relativement à l’émigration non qualifiée. En outre, cette base nous permet de démontrer qu’un gain à l’émigration est possible dans les pays d’origine les plus pauvres, sous réserve que les taux d’émigration qualifiée ne soient pas trop élevés. De ce point de vue, les projections de taux de « fuite des cerveaux » à l’horizon 2050 nous montrent qu’une accentuation des politiques d’immigration « choisie » dans les principaux pays receveurs européens pourrait s’avérer extrêmement néfaste pour les pays de départ des migrants.

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