GAUTIER Erwan

Cette thèse étudie le lien entre la structure des négociations collectives et la performance macroéconomique. Les chapitres 1 et 2 étudient les systèmes de négociation collective en considérant leurs interactions avec leur environnement institutionnel. Le chapitre 1 analyse le rôle des systèmes de négociation collective sur le lien entre la croissance des salaires et le taux de chômage, c’est-à-dire la courbe de Phillips des salaires, qui peut avoir des implications sur la faisabilité des objectifs de politique monétaire. Le chapitre 2 étudie théoriquement comment le système de négociation collective influence les résultats des réformes de la législation sur la protection de l'emploi. Les chapitres 3 et 4 étudient l'effet macroéconomique des réformes des systèmes de négociation collective. Le chapitre 3 renseigne sur le lien entre la décentralisation des négociations collectives et la croissance économique. Enfin, le chapitre 4 questionne le timing des réformes qui visent à modifier l’institution des négociations collectives, en analysant leurs effets sur l'emploi selon la position sur le cycle économique lors de leur mise en œuvre.

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Cet article examine de manière empirique la dynamique des salaires planchers définis dans les accords salariaux sectoriels en France. Il étudie également comment l'ajustement du plancher salarial au niveau sectoriel interagit avec les changements du salaire minimum national (NMW ci-après). Pour cela, nous avons collecté un ensemble de données unique d'environ 3200 accords salariaux sectoriels contenant environ 70 000 salaires planchers spécifiques à une profession dans 367 industries sur la période 2006Q1-2017Q4. Nos principaux résultats sont les suivants. Les planchers salariaux sont assez rigides, ne s'ajustant qu'une fois par an en moyenne. Ils s'ajustent principalement au cours du premier trimestre de l'année et le NMW détermine le calendrier des négociations salariales au niveau sectoriel. L'inflation, mais aussi les changements dans les augmentations salariales globales passées et dans le salaire minimum réel sont les principaux facteurs d'ajustement des planchers salariaux. Les élasticités des planchers salariaux par rapport à ces variables macroéconomiques sont respectivement de 0,6, 0,4 et 0,3. L'inflation et le salaire national brut ont des effets décroissants mais positifs tout au long de la distribution des planchers salariaux.

Cette thèse est un travail empirique sur la dispersion des prix, c'est-à-dire le fait qu'un bien identique puisse être vendu à des prix différents, en violation de la célèbre loi du prix unique. L'approche s'inscrit dans une littérature initiée par Stigler (1961), qui note que "la dispersion des prix est (.) la mesure de l'ignorance dans le marché". Il en découle que de simples observations de prix peuvent révéler beaucoup d'information sur le fonctionnement d'un marché.Le premier chapitre étudie l'impact de la création d'une enseigne à bas prix sur le marché français de la distribution de carburant. Cette création implique que de nombreuses stations sont confrontées à une baisse de prix importante d'un proche concurrent. La réaction agrégée mesurée au niveau national est faible, mais masque des hausses et des baisses en proportions équivalentes. L'hétérogénéité des réactions souligne l'importante segmentation du marché. Le second chapitre, utilisant le même jeu de de données, examine la pertinence de modèles qui identifient la dispersion des prix à des équilibres en stratégies mixtes. Empiriquement, on observe que l'ordre des prix des stations concurrentes tend en effet à varier dans le temps, et que sa volatilité croit lorsque la distance qui sépare les points de vente augmente. La dispersion est donc croissante d'un coût recherche supporté par les consommateurs. Par ailleurs, l'enseigne des stations détermine largement leur stratégie de prix. Les stations qui pratiquent les prix les plus bas sont relativement plus susceptibles de maintenir des prix parfaitement alignés sur ceux des proches concurrents, tandis que la dispersion mesurée entre les stations plus onéreuses est corrélée positivement avec le coût du diesel et le nombre de stations présentes sur le marché. Ainsi, les résultats renforcent la thèse de la coexistence d'un marché proche d'une concurrence à la Bertrand avec un marché moins concurrentiel, où des stations tirent parti de frictions importantes.Le dernier chapitre s'intéresse à la grande distribution, s'appuyant sur des données collectées sur un comparateur de prix en ligne. J'observe que les comparaisons réalisées entre chaînes de magasins par le site sont relativement peu informatives compte tenu de l'hétérogénéité des résultats au niveau local. L'échantillon de produits retenu peut en outre conduire à des résultats largement différents. La volatilité des comparaisons augmente avec la distance séparant les supermarchés, ce qui, comme dans le cas du carburant, dénote la présence de coûts de recherche. A l'échelle locale, le niveau des prix ne croit pas avec la concentration approximée par les parts de marché, ce qui conduit à remettre en question la pertinence de cet indicateur en matière de politique publique. La dispersion est positivement corrélée au niveau des prix, ce qui suggère que l'imperfection de l'information permet effectivement aux supermarchés de pratiquer des prix plus élevés qu'en concurrence parfaite.

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En utilisant des millions de relevés individuels de prix entre 2007 et 2009, cette étude décrit plusieurs faits stylisés sur l’ajustement des prix des carburants en France : ils changent en moyenne une fois par semaine . ils sont plus souvent modifiés le mardi et le vendredi . la concurrence accroît la fréquence des changements de prix . la distribution des tailles de changements de prix présente peu de changements inférieurs à 2% . taille des changements de prix et durée des prix sont corrélées . l’inflation des prix des carburants est surtout déterminée par la part relative des stations-service augmentant ou baissant leur prix. Les modèles de coût d’ajustement incluant des rigidités informationnelles reproduisent le mieux ces faits stylisés.

Cet article examine de manière empirique comment les planchers salariaux au niveau de l'industrie sont fixés dans les accords salariaux de l'industrie française et comment le salaire minimum national (NMW) interagit avec les négociations salariales au niveau de l'industrie. Pour cela, nous utilisons un ensemble de données unique contenant environ 48 000 salaires planchers spécifiques à une profession, dans plus de 340 industries françaises sur la période 2006-2014. Nous constatons que le NMW a un impact significatif sur la saisonnalité et le calendrier du processus de négociation salariale. L'inflation, les augmentations salariales sectorielles passées et les augmentations réelles du NMW sont les principaux facteurs d'ajustement des planchers salariaux. Les élasticités des planchers salariaux par rapport à ces variables macroéconomiques sont respectivement de 0,6, 0,3 et 0,25. Les élasticités des planchers salariaux à l'inflation et au SMN diminuent toutes deux le long de la distribution des planchers salariaux, mais restent positives pour tous les niveaux de planchers salariaux.

À la lumière de la crise de la zone euro, certains pays ont mis en œuvre des réformes des institutions de négociation collective des salaires, qui peuvent être responsables de rigidités salariales problématiques face à la hausse du chômage. Cette chronique décrit les négociations salariales collectives en France et la manière dont les augmentations du salaire minimum national se transmettent aux planchers salariaux fixés par les accords sectoriels. Une augmentation du salaire minimum national entraîne une augmentation des salaires planchers négociés au niveau sectoriel, que les entreprises utilisent ensuite comme référence pour leur politique salariale. Cela pourrait expliquer en partie pourquoi les salaires de base français ont continué à augmenter malgré la récente hausse du chômage.

Cet article examine de manière empirique comment les planchers salariaux au niveau de l'industrie sont fixés dans les accords salariaux de l'industrie française et comment le salaire minimum national (NMW) interagit avec les négociations salariales au niveau de l'industrie. Pour cela, nous utilisons un ensemble de données unique contenant environ 48 000 salaires planchers spécifiques à une profession, dans plus de 340 industries françaises sur la période 2006-2014. Nous constatons que le NMW a un impact significatif sur la saisonnalité et le calendrier du processus de négociation salariale. L'inflation, les augmentations salariales sectorielles passées et les augmentations réelles du NMW sont les principaux facteurs d'ajustement des planchers salariaux. Les élasticités des planchers salariaux par rapport à ces variables macroéconomiques sont respectivement de 0,6, 0,3 et 0,25. Les élasticités des planchers salariaux par rapport à l'inflation et au NMW diminuent toutes deux le long de la distribution des planchers salariaux, mais restent positives pour tous les niveaux de planchers salariaux.

Nous estimons l'impact du commerce international sur les salaires en utilisant les données des entreprises manufacturières françaises. Nous instrumentons les flux commerciaux au niveau de l'entreprise avec des variables instrumentales spécifiques à l'entreprise basées sur les chocs de l'offre et de la demande mondiales. Les chocs d'exportation et de délocalisation ont tous deux un effet positif sur les salaires. Les exportations augmentent les salaires pour toutes les catégories professionnelles tandis que la délocalisation a des effets hétérogènes. L'impact du commerce sur les salaires varie selon les régimes de négociation. Dans les entreprises avec négociation collective, l'élasticité des salaires par rapport aux exportations et à la délocalisation est plus élevée que dans les entreprises sans négociation collective. Les gains salariaux associés à la négociation collective sont similaires dans toutes les catégories de travailleurs.

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En utilisant des données micro-prix, nous documentons de nouveaux faits sur la rigidité des prix en France : (i) chaque mois, 20,1% des prix sont modifiés, ce qui se compare à 24,1% aux Etats-Unis. En excluant les soldes, cependant, la fraction des prix modifiés chaque mois est à peu près la même en France et aux États-Unis (environ 17%). (ii) la distribution des changements de prix est assez dispersée. (iii) les fréquences des hausses et des baisses de prix contribuent beaucoup aux variations de l'inflation, et les hausses de prix sont plus fréquentes en janvier même si on exclut les soldes. (iv) les soldes contribuent de manière significative à la volatilité de l'inflation mais sont beaucoup moins sensibles aux fluctuations macroéconomiques que les changements de prix réguliers. (v) pendant la Grande Récession, les modèles d'ajustement des prix n'ont été que légèrement modifiés.

Nous estimons l'impact du commerce international sur les salaires en utilisant des données détaillées sur les entreprises manufacturières françaises. Nous instrumentons les flux commerciaux au niveau de l'entreprise avec des variables instrumentales spécifiques à l'entreprise basées sur les chocs de l'offre et de la demande mondiales. Les chocs d'exportation et de délocalisation ont tous deux un effet positif sur les salaires. Les exportations augmentent les salaires de manière similaire pour toutes les catégories professionnelles, tandis que la délocalisation a des effets hétérogènes. L'impact des chocs commerciaux sur les salaires est hétérogène selon les régimes de négociation. Dans les entreprises avec négociation collective, l'élasticité des salaires par rapport aux exportations et aux délocalisations est plus élevée que dans les entreprises sans négociation collective. Les gains salariaux associés à la négociation collective sont similaires dans toutes les catégories de travailleurs.

En utilisant des données micro-prix, nous documentons de nouveaux faits sur la rigidité des prix en France : (i) chaque mois, 20,1% des prix sont modifiés, ce qui se compare à 24,1% aux Etats-Unis. En excluant les soldes, cependant, la fraction des prix modifiés chaque mois est à peu près la même en France et aux États-Unis (environ 17%). (ii) la distribution des changements de prix est assez dispersée. (iii) les fréquences des hausses et des baisses de prix contribuent beaucoup aux variations de l'inflation, et les hausses de prix sont plus fréquentes en janvier même si on exclut les soldes. (iv) les soldes contribuent de manière significative à la volatilité de l'inflation mais sont beaucoup moins sensibles aux fluctuations macroéconomiques que les changements de prix réguliers. (v) pendant la Grande Récession, les modèles d'ajustement des prix n'ont été que légèrement modifiés.

À l'aide de plusieurs ensembles de données uniques sur les accords salariaux au niveau de l'industrie et des entreprises en France, nous documentons des faits stylisés sur la rigidité des salaires et l'impact des institutions de fixation des salaires sur la rigidité des salaires. Premièrement, la durée moyenne des salaires est d'un peu moins d'un an et environ 10 % des salaires sont modifiés chaque mois par un accord salarial. Les données sont conformes aux prédictions d'un mélange de modèles de Calvo et de Taylor. La fréquence des accords de modification des salaires est plutôt échelonnée sur l'année mais la fréquence des modifications effectives des salaires est saisonnière. Le salaire minimum national a un impact significatif sur la probabilité d'un accord salarial et sur la saisonnalité des changements salariaux. Les augmentations salariales négociées sont corrélées avec l'inflation, les augmentations du salaire minimum national et la rentabilité de l'entreprise.

Cette thèse propose de nouveaux résultats sur les rigidités nominales en France. Le chapitre 1 propose une synthèse des travaux confrontant les modèles microéconomiques de rigidité des prix aux résultats microéconomiques. Le chapitre 2 caractérise à l'aide de statistiques simples, la rigidité des prix à la production en France en utilisant les relevés de prix individuels utilisées pour construire l'indice de prix à la production. . Le chapitre 3 examine l'Impact du salaire minimum sur les prix des restaurants en estimant un modèle tobit sur des données individuelles de prix à la consommation. Le salaire minimum a un impact positif et significatif à la fois sur la décision et l'ampleur des changements de prix. Les rigidités nominales expliquent l'ajustement lent des prix. Le chapitre 4 montre le rôle cruc. Ial des négociations sur la rigidité des salaires en utilisant un modèle à régimes endogènes estimé sur des données individuelles relatives aux négociations salariales en France.